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Aurélie Fleurot, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, mercredi, Jean Castex a détaillé le plan de relance de 100 milliards d'euros annoncé le 14 juillet par Emmanuel Macron, notamment à travers une enveloppe de 20 milliards d'euros consacrés à l’écologie. Un effort nécessaire mais pas forcément suffisant, selon l'Institut de l'économie pour le climat.

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, la France a injecté des milliards d’euros pour soutenir son économie, mais essentiellement dans des secteurs fortement émetteurs de gaz à effet de serre, comme l'aéronautique et l'automobile. Quelque 18 milliards d'euros au total, contre seulement trois milliards d'euros d'aides pour les secteurs de la transition énergétique. Mercredi à l'Assemblée, le Premier ministre Jean Castex a annoncé dans son discours de politique générale qu'une enveloppe de 20 milliards d'euros serait consacrée à la rénovation thermique des bâtiments et le développement de modes de production plus écologiques dans les transports ou l'énergie. Suffisant ?

Un consortium de 14 institutions internationales - dont l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) fait partie - suit les mesures de relance dans les pays du G20 dans le cadre du projet Energy Policy Tracker. Ensemble, ces instances ont scruté les plans de relance des pays du G20 et dressé un bilan des efforts portés par les pays les plus riches. Et jusque-là, la France n'est pas vraiment au tableau d'honneur.

"La France fait malheureusement partie des mauvais élèves", confirme à Europe 1 Louise Kessler, directrice du programme Économie de l’I4CE. "En revanche, le Royaume-Uni et l'Allemagne font partie des bons élèves. En Allemagne notamment, il y a eu une annonce sur un investissement en fonds propres dans Deutsche Bahn afin de permettre la poursuite des investissements dans la modernisation électrification des chemins de fer est également une stratégie nationale pour l'hydrogène annoncé", détaille-t-elle.

"On espère qu'on s'oriente plutôt vers X milliards par an, et pas seulement X milliards en 2020"

Les contreparties environnementales ne sont pas jugées assez contraignantes pour l'instant, mais les 20 milliards d'euros annoncés par Jean Castex devraient permettre à la France de recoller au peloton de tête. Attention, prévient toutefois Louise Kessler, la transition ne peut être réussie que sur la durée. "On espère que ces mesures ne s'inscrivent pas uniquement dans un plan de relance et que l'on s'oriente plutôt vers X milliards par an, et pas seulement X milliards en 2020", réclame directrice du programme Économie de l’I4CE.

Selon l'Institut, le montant d'investissements publics nécessaires pour une stratégie bas carbone efficace, c'est 9 milliards d'euros par an pour le bâtiment, les transports et l'énergie.