Le site d'OVH à Strasbourg a été ravagé par un incendie qui s'est déclaré très tôt mercredi matin. 1:32
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avec Louis de Raguenel
L'incendie des datacenters de l'hébergeur OVH, mercredi, a provoqué un vent de panique sur le web français, avec de nombreux sites rendus inaccessibles. Et le gouvernement a connu quelques sueurs froides puisque c'est sur ce site en particulier que les données de la campagne de vaccination contre le Covid-19 étaient centralisées.
INFO EUROPE 1

C’est un incendie lourd de conséquences : mercredi matin, à Strasbourg, un bâtiment de l’entreprise OVH, premier hébergeur français de sites Internet, a été ravagé par un violent incendie. Les flammes ont été maîtrisées à l'aube après l'intervention d'une centaine de sapeurs-pompiers. Dans les ruines fumantes, un datacenter a été complètement détruit et trois autres sont à l’arrêt jusqu’au 19 mars au plus tard, causant une petite panique sur le web. Or, parmi les clients d’OVH, il y a l’État. Des sites et des bases de données de l’administration ont été affectés. Et, selon les informations d'Europe 1, le gouvernement s’est fait une belle frayeur en lien avec la vaccination contre le Covid-19

Des données liées à la campagne de vaccination étaient hébergées à Strasbourg

L'incendie s'est déclenché peu avant 1h du matin sur le site sur le site d'OVH situé dans la zone industrielle de Port du Rhin, à l'est de Strasbourg. Immédiatement informé des faits, l'exécutif a connu un gros coup de chaud en fin de matinée. Pendant le Conseil des ministres, l'incident est évoqué et l’exécutif apprend que les datacenters de Strasbourg hébergent des données publiques. Le ministère des Solidarités et de la Santé est concerné au premier plan : c'est là qu'OVH centralisait les données liées à la vaccination contre le Covid-19, y compris les commandes de doses.

Inquiétude dans les cabinets, les téléphones se mettent à chauffer. On cherche le plus vite possible à connaître l’impact de la destruction des serveurs sur la campagne de vaccination en cours. Et à l’autre bout du fil, c’est Octave Klaba en personne qui répond. Le PDG d’OVH transmet en temps réel les informations aux conseillers d’Olivier Véran. Les premières heures s'écoulent lentement. Les équipes informatiques du ministère de la Santé s'activent pour récupérer les dernières sauvegardes. "Sauf que c'est comme quand on casse son téléphone : on perd toujours des données même avec les sauvegardes", peste un conseiller.

Inventaire en cours des sites de l'administration publique

De son côté, OVH s'active. Les équipes techniques de l'entreprise sont autorisées à accéder au site strasbourgeois en milieu d'après-midi. Finalement, plus de peur que de mal. Selon les informations d'Europe 1, peu après 15h30, OVH fait savoir au ministère que les services qu’elle lui fournit sont de nouveaux opérationnels. Tout a été transféré sur un autre datacenter et aucune donnée n’a été perdue dans le processus, pas plus que dans l'incendie des serveurs. "Tous les plans de reprise d'activité, qui assurent le suivi de l'hébergement en cas d'incident, ont été mis en place au niveau de l'État", précise-t-on chez OVH. La vaccination peut donc continuer sans souci.

Soulagement au ministère de la Santé mais la journée est loin d'être finie dans d'autres ministères, notamment au cabinet d'Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. De fait, plusieurs administrations publiques ont connu des bugs, mercredi. "Tous les sites marchent mais quelques fonctionnalités sont restreintes. Certains ont été réglés en une heure, d'autres prennent plus de temps", glisse un conseiller en fin de journée. La DINUM, la Direction interministérielle du numérique a été chargée de faire l’inventaire des sites touchés, sachant que, dans le pire des cas, l’État possède des sauvegardes dans d’autres datacenters.