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Margaux Fodéré / Crédits photo : Philippe LOPEZ / AFP , modifié à
Cette année, les augmentations de salaires devraient atteindre de 4,5 % en moyenne. Mais face à l’incertitude économique, certains chefs d’entreprises pourraient fermer les vannes l’année prochaine, selon une étude du cabinet Robert Half.

Faut-il augmenter les salaires ? La question était au cœur des discussions entre la Première ministre et les représentants syndicaux lundi à Matignon. Les discussions se poursuivront la semaine prochaine avec la conférence salariale. Cette année, les augmentations de salaires devraient atteindre 4,5 % en moyenne. Pas sûr que cela durera l’année prochaine. Pour plus d’un chef d’entreprise sur trois, accorder des hausses de salaires sera compliqué, d’après le Guide des salaires 2024 du cabinet de recrutement Robert Half.

14 % des chefs d’entreprises envisagent de ne pas augmenter les salaires

Dans le détail, 21 % des chefs d’entreprises déclarent qu’ils ne pourront pas augmenter les salaires au même rythme que cette année. 14% des employeurs envisagent même de ne pas augmenter d'un centime les salaires. Pour cause, l'année 2024 s'annonce plus incertaine que l'année en cours. 

Pour Jean-Marc Pierry, responsable d’une verrerie en région parisienne, cela s’explique par les prix de l’énergie. Cette année, il a pu augmenter l’ensemble de ses collaborateurs - une quinzaine - mais pour l’année prochaine, rien n’est encore décidé. "Ça dépendra des hausses qu’on a ou pas sur les matières premières. Les fours fonctionnent au gaz ou à l’électricité. Donc aujourd’hui, pouvoir prétendre donner une hausse l’année prochaine à l’ensemble des salariés, on est incapables de le dire..." témoigne-t-il au micro d'Europe 1.

Augmenter les salaires n'est évidemment pas sans coût pour l'entreprise. "La hausse des salaires en 2023 a bien évidemment un impact sur la société. On l'a fait parce qu'on pouvait le faire, mais ça a rogné sur la marge", poursuit-il. 

Un mot d'ordre : prudence

Comme Jean-Marc Pierry, d’autres chefs d’entreprises naviguent encore à vue. L’inflation les oblige à la prudence, comme l'explique Albane Armand directrice régionale chez Robert Half. "On a été sur une année 2023 en demi-teinte sur la partie croissance au global des entreprises. La réponse immédiate et assez naturelle pour les entreprises, ça va être de millimétrer au maximum les coûts, les salaires faisant partie intégrante des coûts de l’entreprise."

Pour les entreprises qui entrevoient d'augmenter leurs salariés en 2024, ces hausses devraient atteindre 4 à 5 % en moyenne, comme en 2023, soit plus que l'inflation attendue par la Banque de France (autour de 2,8 %).