Désormais, dans les entreprises de plus de 300 salariés, un index séniors sera mis en place. 1:27
  • Copié
Barthélémy Philippe, édité par Yanis Darras , modifié à
Alors que l'exécutif a présenté son projet de réforme des retraites, qui prévoit notamment de repousser l'âge légal du départ à la retraite à 64 ans, le chômage des seniors préoccupe le gouvernement. Pour y remédier, le ministre du Travail Olivier Dussopt a confirmé la création d'un index seniors, pour les entreprises de plus de 300 salariés. Sans convaincre les acteurs. 

Le ministre du Travail Olivier Dussopt l'a confirmé à l'issue de la présentation de la réforme des retraites en Conseil des ministres, ce lundi matin : il y aura bien un index seniors annuel dans les entreprises de plus de 300 salariés. L'outil, calqué sur l'index d'égalité salariale femmes-hommes sera mis en place fin 2023. Il permettra de mesurer l'implication des grandes entreprises pour la formation, le maintien et le recrutement de salariés seniors.

La France lanterne rouge sur l'emploi des seniors

Car, alors que l'âge légal de départ à la retraite pourrait être repoussé à 64 ans, l'ensemble des acteurs du monde professionnel et politique s'accordent sur un constat : la France a un problème avec l'emploi des seniors. Avec un taux d'emploi chez les 55-64 ans de seulement 56%, l'Hexagone est l'un des plus mauvais élèves d'Europe en la matière. Alors, le gouvernement veut en finir avec le chômage de masse chez les plus de 55 ans, grâce à cet index seniors. Et si les entreprises ne souhaitent pas jouer le jeu et ne publient pas leur index, ces dernières s'exposeront à des sanctions financières, équivalentes à 1% de la masse salariale. 

Pourtant, ce système ne convainc ni les représentants de salariés, ni ceux du patronat. "Cela me paraît totalement en décalage. Nous sommes en pénurie de main-d'œuvre et nous avons absolument besoin de recruter, peu importe que ce soit des seniors ou des juniors. Le pouvoir de décision est clairement dans la main des candidats et nous, entreprises, on s'adapte", souligne au micro d'Europe 1, la présidente de Croissance plus, qui regroupe près de 500 PME et entreprises de taille intermédiaire, Audrey Louail.

Des sanctions également sur les aides ?

"Les entreprises bénéficient d'aides d'État de toute nature. Ce n'est quand même pas compliqué de les conditionner au maintien des seniors en emploi", s'agace pour sa part François Hommeril, président du syndicat CFE-CGC, qui déplore que le champ des sanctions se limite uniquement au défaut de publication de l'index. "Voilà comment ça doit fonctionner", conclut-il. 

Alors, pour tenter de rassurer, le ministre du Travail Olivier Dussopt a précisé que des objectifs seront assignés aux entreprises en matière d'emploi des seniors. Ces derniers seront définis par décret dans les prochains mois.