Hausse des péages en 2024 : le bras de fer entre les sociétés d’autoroutes et l'exécutif ne fait que commencer
La hausse annuelle des péages d'autoroutes sera "inférieure à 3%" en 2024, avait assuré fin novembre le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, sur fond de polémique avec des sociétés concessionnaires au sujet d'une augmentation de la fiscalité. Mais un autre chiffre circule pour 2025, celui de 6%. D'où vient ce chiffre ?
Le gouvernement a promis mercredi que la hausse annuelle des péages d'autoroutes serait "inférieure à 3%" en 2024. Cette hausse appliquée chaque 1er février avait été de 4,75% en moyenne cette année, conséquence en particulier de l'inflation. "L'année prochaine, il y aura une hausse qui sera limitée, une hausse qui sera inférieure à 3%", a promis le ministre délégué aux Transports Clément Beaune .
L'un des principaux concessionnaires d'autoroutes français, Vinci, a affirmé que les péages augmenteraient de 5% si une taxe sur les concessions d'autoroute prévue dans le projet de budget 2024 était mise en œuvre. L'impôt sur "les infrastructures de transport de longue distance" décidé par Bercy au nom de la transition écologique est censé rapporter 600 millions d'euros par an dès 2024, dont trois quarts des recettes viendraient du secteur routier et un quart de l'aérien, selon le ministre de l'Économie Bruno Le Maire .
La menace d'une hausse des tarifs de 6% brandie par les concessionnaires d'autoroutes
Sauf que Clément Beaune a promis une hausse inférieure à 3% et les concessionnaires d'autoroutes veulent donc répercuter le poids de la nouvelle contribution à partir de 2025. Ainsi, ils brandissent la menace d'une hausse des tarifs de 6%. "Illégale", répond le ministre des Transports. Selon la loi, le calcul du tarif se fait sur la base de l'inflation et des investissements réalisés sur les portions d'autoroute. "Faux", répondent à leur tour les concessionnaires d'autoroutes. Si les coûts changent, les tarifs doivent suivre. Les groupes Vinci et Eiffage ont déjà annoncé qu'ils n'hésiteraient pas à porter le sujet devant la justice.