Le gouvernement avait déjà prévu des baisses d'impôts avant la restitution des grands axes du "grand débat national'.   2:07
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Nicolas Barré , modifié à
Selon des documents transmis à Bruxelles, le gouvernement avait déjà prévu des baisses d'impôts à la hauteur de 14 millions d'euros, bien avant que cela ne soit une priorité révélée par les contributions au "grand débat national", selon Nicolas Barré éditorialiste d'Europe 1.

Il faut "baisser plus vite les impôts", a déclaré Édouard Philippe lors de sa restitution des principales tendances du "grand débat national" lundi. Le Premier ministre semblait alors se faire l'écho des griefs des Français. Mais en réalité, ce mouvement de baisse des impôts est déjà enclenché, selon Nicolas Barré éditorialiste d'Europe 1.

14 milliards d'euros de baisse étalés sur deux ans

Un Programme de stabilité a déjà été transmis à Bruxelles avant d'être dévoilé mercredi. Avant même les annonces d’Emmanuel Macron prévues la semaine prochaine, 14 milliards d'euros de baisses d’impôts sont d'ores et déjà prévues pour les ménages. Plus de 10 milliards d'euros seront déjà allégés en 2019 et le reste sera étalé sur l'année prochaine.

Dans le détail, la suppression des cotisations salariales pour les actifs représente quatre milliards d'euros de prélèvements en moins. Un montant presque équivalent à celui de la baisse de la taxe d'habitation. Les exonérations portant sur les heures supplémentaires coûteront environ trois milliards. Enfin, la baisse de CSG pour les retraités modestes devrait également faire baisser les impôts.

D'autres gestes fiscaux attendus

Emmanuel Macron doit par ailleurs annoncer bientôt d'autres gestes fiscaux, notamment sur l'impôt sur le revenu. Les ménages sont clairement la priorité politique de l’exécutif car dans le même temps, les entreprises ne bénéficieront que de deux milliards de baisses d’impôts sur les deux prochaines années. Au total, cela fait donc des sommes vraiment significatives et la pression fiscale va réellement baisser.

Mais si l'on prend un peu de recul par rapport à ces chiffres, deux constats s'imposent. D'un côté, le gouvernement est parfaitement à même de détailler des baisses d’impôts dans les documents transmis à Bruxelles. De l'autre, il reste dans le flou lorsqu'il s'agit de les expliquer aux Français. Et le gouvernement ne devrait pas dévoiler de surprises sur le volet des dépenses puisqu'il a annoncé qu’il renonçait à son objectif d’équilibre budgétaire à l’horizon 2022.

"Le grand soir libéral attendra"

La vraie révolution libérale, c’est celle qui consiste à réduire impôts et dépenses, à désocialiser l’économie, à réduire la part des dépenses publiques dans le PIB, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. C’est peut-être ce que veulent les Français, sans doute collectivistes dans l’âme, à l’issue de ce grand débat, suppose l'éditorialiste. Mais ce n’était clairement pas l’intention de départ quand Emmanuel Macron a été élu. "Le grand soir libéral attendra", conclue-t-il.