La France poursuit ses ambitions en matière de production de batteries pour véhicules électriques. 1:26
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Margaux Fodéré / Crédit photo : VLADIMIR SIMICEK / AFP
La première usine de batteries pour véhicules électriques ouvre ses portes ce mardi dans le nord du pays. Un moment solennel qui marque le long engagement de la France pour promouvoir la batterie française. Trois autres usines sortiront rapidement de terre dans la zone. Mais attention à la concurrence européenne, préviennent les spécialités.

C'est un pas de plus vers l'indépendance industrielle de la France. À Douvrin, dans le Pas-de-Calais, une immense usine de batteries pour véhicules électriques va être inaugurée. Le projet porté par la société ACC, une co-entreprise qui rassemble le pétrolier TotalEnergies, et les groupes automobiles Stellantis et Mercedes. Et elle devrait être rapidement rejointe par trois autres usines, qui doivent elles aussi sortir de terre dans les prochains mois. 

Car l'ambition est claire : construire toute une filière de batteries Made in France pour alimenter nos voitures électriques. En témoigne l'ampleur de la production qui sortira de cette usine à l'horizon 2030 : 40 GWh de batteries par an. De quoi équiper 500.000 voitures électriques, selon Bercy.

"Une quarantaine de giga-usines" en Europe d'ici 2030

À elle seule, l'usine d'ACC couvrira un quart de l'objectif fixé par Emmanuel Macron, à savoir deux millions de véhicules électriques fabriqués dans l'Hexagone chaque année à partir de 2030. Mais il va falloir se préparer à la concurrence européenne, prévient Guillaume Crunelle expert de l'automobile chez Deloitte. 

"On parle de quatre gigafactories à horizon 2030 en France, c'est bien. Mais sur le territoire européen, c'est une quarantaine dont on parle aujourd'hui pour cette même date", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Donc, il y aura des capacités de production batteries très significatives en Allemagne et aussi dans les pays nordiques", poursuit-il. 

Aller plus vite sur le raffinage du lithium 

Pour produire des batteries, il faut aussi des matières premières. L'entreprise Imerys a annoncé son intention d'exploiter la première mine de lithium en France, dans l'Allier. Mais il faut encore aller plus loin, explique Guillaume Crunelle. Il faudra notamment s'occuper localement de "toute une partie autour du raffinage, de la chimie lourd, de l'électronique de puissance ou encore de l'électronique de la batterie".

Absence de taille néanmoins lors de l'inauguration de cette première usine prévue ce mardi : Emmanuel Macron. Pourtant, ce dernier s'était déjà rendu dans le Nord il y a quelques semaines. Mais il annonçait alors l'arrivée de la future usine taïwanaise de batteries dans la région.