Gel : "Il y aura clairement un impact sur le prix" des fruits sur les étals

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Margaux Lannuzel avec Stéphane Place
Les températures glaciales à nouveau attendues cette semaine, après l'épisode de gel de ces derniers jours, se répercuteront jusqu'au consommateur, estime sur Europe 1 Guillaume Cabot, vice-président de la Fédération des jeunes agriculteurs. Dans quelles proportions ? "Il est encore trop tôt pour évaluer le préjudice", répond-il, espérant qu'une partie de la production de fruits puisse être sauvée. 
INTERVIEW

"Il y a très peu d'outils efficaces pour lutter contre le gel." Le constat, posé au micro d'Europe 1 par Bernard Farges, vigneron et président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, vaut aussi pour l'agriculture. Alors qu'un nouvel épisode de froid se profile cette semaine, les vignes mais aussi les productions de fruits et légumes sont menacées. Et les solutions comme les feux de pailles et bougies utilisés pour réchauffer la terre apparaissent comme "un peu archaïques" aux exploitants. 

La plupart des exploitants ne sont pas assurés

Pour toutes les exploitations concernées, les conséquences économiques sont les mêmes. "Ces succession d'événements climatiques brutaux sont difficiles pour les entreprises", déplore Bernard Farges. "Une entreprise n'est pas capable de résister à deux ans sur quatre ou cinq avec des sinistres et pas de récolte."

"Aujourd'hui, il y a des exploitations qui sont gelées à 100%", abonde Guillaume Cabot, vice-président de la Fédération des jeunes agriculteurs, également interrogé par Europe 1. Citant notamment l'exemple de l'arboriculture, "avec des productions spécifiques à un territoire", ce dernier se dit inquiet pour les futures récoltes d'abricots, de cerises, de pêches ou encore de pommes. Une situation d'autant plus dramatique que la grande majorité des agriculteurs ne sont pas assurés. "Cela a un coût économique sur la production, et in fine, dans la valorisation du fruit, ça ne peut pas être pris en compte pour être compétitif."

"Un marché perdu est souvent pris par l'import"

Cette situation dramatique se répercutera-t-elle jusqu'au consommateur ? Oui, selon le vice-président de la Fédération des jeunes agriculteurs. "Il y aura une conséquence sur la production de fruits et ce que les Français vont trouver sur les étals", avance-t-il. "Et il y aura un impact clairement sur le prix, ça, c'est sûr. Après, aujourd'hui, il est encore trop tôt pour évaluer le préjudice."

Au-delà de nos porte-monnaie, Guillaume Cabot insiste sur l'importance pour les producteurs de ne pas disparaître totalement des étals, espérant encore que certains agriculteurs "parviennent à valoriser même 25 à 30% de leur production". "Parce qu'aujourd'hui, un marché perdu est souvent pris par l'import."