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Romain David
Les services de l'État ont récupéré plus de 640 millions d'euros l'année dernière, grâce notamment à une meilleure technique de ciblage des fraudeurs.
ON DÉCRYPTE

L'État améliore ses moyens de lutte contre le travail dissimulé. Les redressements infligés aux entreprises qui ont fraudé pour payer moins de charges sociales ont ainsi atteint 640,7 millions d’euros en 2018, selon une information du Parisien. Un chiffre record, qui enregistre une hausse de 18,5% par rapport à 2017.

Pour parvenir à ce résultat, les services de l'État ont affiné leurs techniques de ciblage. "Il n'y pas eu plus de contrôles, ce n'est pas que la fraude augmente […] mais on a, depuis plusieurs années, et c'est une stratégie qui paye en 2018, cherché à se mobiliser sur les fraudes à très gros enjeux financiers, avec beaucoup de salariés concernés, et des montages plus complexes qui nécessitent des interventions de plusieurs années", a expliqué au micro de Matthieu Belliard, dans Le grand journal du soir sur Europe 1, Yann-Gaël Amghar, le directeur général de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), la caisse nationale des Urssaf.

L'Acoss a également perfectionné les outils utilisés pour traquer les fraudeurs. "On a des champs de données qui se sont enrichis avec le développement de la déclaration nominative, et les technologies de type 'big data' permettent de forer davantage les données", poursuit Yann-Gaël Amghar. De quoi expliquer l'inflation sur le montant de la fraude en 2018 par rapport à 2017.

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Des secteurs plus touchés par la fraude que d'autres

"On a des profils de fraude très variés en termes de taille d'entreprise", indique encore ce responsable. Ainsi, sur les 640,7 millions d'euros collectés, plus de la moitié sont concentrés sur 100 redressements qui ont dépassé chacun un million d'euros.

Quant au profil des fraudeurs, il concerne certains champs d'activité plus que d'autres. "En termes de secteur, la moitié des redressements sont liés à la construction, mais aussi à tout ce qui concerne les services administratifs aux entreprises, du type sécurité, gardiennage, ou centre d'appel", détaille le patron de l'Acoss. Il cite également, parmi les secteurs les plus touchés par les infractions, "les transports routiers, le commerce et la restauration".