ENQUÊTE EUROPE 1 - Coronavirus : comment l'industrie française se mobilise face à la crise

  • Copié
Carole Ferry, édité par Laetitia Drevet , modifié à

Face à l'épidémie de coronavirus et aux pénuries qui menaçaient la France, des centaines d'entreprises du pays ont choisi de se mobiliser en réorientant leurs activités. Avant la crise sanitaire, seules quatre usines produisaient par exemple des masques. Elles sont 45 aujourd'hui. 

L'industrie française se mobilise pour répondre aux besoins du pays en masques, respirateurs et gel hydroalcoolique. Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, des centaine d'entreprises ont abandonné leur production traditionnelle pour réorienter leurs activités le temps de la crise sanitaire.

Alors que l'on manquait au début de l'épidémie de gel hydroalcoolique, il en sort désormais 550.000 litres par jour, rien qu'en France. C'est 11 fois plus qu'avant la crise sanitaire. Même schéma pour la production de masque. Avant l'épidémie, seules quatre usines en fabriquaient dans l'Hexagone. On en compte désormais pas moins de 45. 

"J’ai dit à mes équipes que c’était un challenge"

David Anger dirige l'entreprise Microplast, en région parisienne. Du jour au lendemain, il a proposé à ses équipes de créer un moule de masque pour les soignants, avec une visière de protection intégrée. "J’ai dit à mes équipes que c’était un challenge, qu’il fallait sortir cela en moins de 15 jours… Ils m’ont pris pour un fou ! On fabriqué un moule en 10 jours, c’est exceptionnel. On a bossé le samedi, le dimanche...", raconte-il au micro d'Europe 1. 

Des masques deux fois testés avant d'être homologués

Avant d'êtres distribués, tous les nouveaux masques sont d’abord testés par la Direction générale de l’armement (DRA). Elle se charge de vérifier s'ils filtrent suffisamment, et s'ils permettent de bien respirer.

Le patron de Saint James, Luc Lesénécal, vient ainsi d'obtenir son homologation. Son entreprise fabrique désormais des masques avec le tissu utilisé en temps normal pour ses marinières. "Nous avons emmené à Paris six échantillons, qui ont été testés deux fois par la DGA : tels qu’ils sont, et après cinq lavages", explique-t-il. 

Ces adaptations temporaires peuvent toutefois couter assez cher aux entreprises, qui pour beaucoup donnent leur production, ou la revendent à prix coutant. La région Île-de-France s'apprête donc à leur proposer jusqu'à 800.000 euros de subvention.