En juillet, la courbe du chômage s'est inversée… très légèrement

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© ALAIN LEMASSON / AFP
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Le nombre d'inscrits en catégorie A a reculé en juillet de 0,1%. Néanmoins, les catégories A, B et C mises ensemble connaissent une hausse de 0,3%.

En juin dernier, l'Unedic l'avait annoncé dans ses prévisions : le chômage allait baisser dès cet été. Un optimisme qui se concrétise en partie dans les chiffres du chômage de juillet, publiés mercredi. Alors qu'en juin, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A avait stagné, il baisse de 0,1% au mois de juillet. Après les hausses continues observées de février à mai, cette petite embellie permet au gouvernement de se réjouir. "On enregistre depuis deux mois une stabilisation du nombre de demandeurs d'emploi", déclare le ministre du Travail, François Rebsamen, dans un communiqué.

Une augmentation des inscrits en catégorie B et C. Si en catégorie A, Pôle emploi comptabilise 1.900 inscrits en moins, il constate néanmoins une hausse dans les autres catégories. En juillet, le nombre d'inscrits en catégorie B, soit ceux ayant eu une activité réduite courte, augmente de 0,3%. Ceux de la catégorie C (les chômeurs ayant eu une activité réduite longue) sont en hausse de 1,3%.

Catégories A, B et C mises ensemble, le nombre de demandeurs d'emplois en juillet s'établit à 5.412.500 en France métropolitaine, un nombre qui augmente de 0,3% en juillet

Une embellie plus nette chez les jeunes. En juin, une baisse avait déjà été observée dans la catégorie des moins de 25 ans. Elle se confirme au mois de juillet puisque le nombre de jeunes inscrits en catégorie A recule encore de 0,7%. À titre de comparaison, il ne baisse que de 0,2% chez les 25-49 ans et augmente fortement de 0,7% chez les plus de 50 ans.

Le ministère du Travail, dans son communiqué, fait ses comptes : c'est "10.000 jeunes de moins au chômage, depuis fin mai". Et de mettre en avant sa "politique pour insérer les jeunes sur le marché du travail". En juin dernier, afin d'enrayer la hausse du chômage, François Rebsamen avait annoncé la création de 100.000 contrats aidés supplémentaires surtout destinés aux plus jeunes, en plus des 450.000 qui existent déjà. "Les chiffres qui ont été publiés ce soir vont dans le bon sens", s'est aussi félicité le Premier ministre, Manuel Valls. 

Croissance timide mais optimisme. Le gouvernement table sur l'optimisme, les yeux rivés sur les chiffres de la croissance. Même si au deuxième trimestre elle n'a guère rassuré avec une stagnation à 0%, le ministère des Finances attend 1% cette année, avant un 1,5% en 2016. Parmi les signes encourageants, le secteur marchand a créé 27.300 postes entre avril et juin, la meilleure performance trimestrielle depuis début 2011. Toutefois, en matière de chômage, "en juin et juillet, on est plutôt sur une stabilisation, qui pourrait s'interpréter comme un début d'amélioration. Ça demande encore à être confirmé", selon Bruno Ducoudré, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Une analyse partagée par Philippe Waechter, de Natixis : "On a une économie qui tarde à retrouver une allure plus robuste et ça se voit dans ces chiffres un peu chaotiques d'un mois sur l'autre, sans réelle tendance à l'amélioration."