Dans les Hauts-de-France, une quantité très important de cafés, hôtels, restaurants, envisagent de licencier, selon le président de la CCI. 1:34
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Maximilien Carlier, édité par Séverine Mermilliod
D'après une étude alarmante de la CCI des Hauts-de-France, un entrepreneur sur cinq envisagerait de licencier du personnel. Des licenciements qui peuvent être synonymes de fermeture pour les petites structures.
REPORTAGE

La crise sanitaire perdure et devant nous, c'est la crise économique qui semble se profiler. Comme cela s'annonce dans la région Hauts de France, où un entrepreneur sur cinq envisage de licencier, selon les résultats d'une enquête menée par la Chambre de Commerces et d'Industrie de la région. Ce chiffre monte même à 32% dans l’hôtellerie-restauration. Et dans certaines petites entreprises, licencier pourrait tout simplement signifier devoir baisser le rideau.

Sans clients, "zéro" recette

"Alors, ici on est dans le bar, 'La base arrière', à Lille. Cela fait presque deux mois qu'on est fermés aujourd'hui", soupire Johan, le gérant, au micro d'Europe 1. De la poussière sur des tireuses à bières, des fûts à la poubelle, et aucune recettes financières depuis plusieurs semaines. "On est à zéro ! Y a rien qui rentre", se désespère-t-il.

Se séparer de son employé et mettre la clé sous la porte, oui, il devra le faire forcément si la pandémie perdure. Mais il se sent surtout délaissé. "Je suis blasé parce qu'on ne parle que des restaurateurs, et ils s'en sortent mieux que nous... On est les oubliés ! J'accepte de fermer, un, deux mois, même un an s'il le faut ! Si on nous dit pendant un an, pas de bar, pas de boîte, rien : OK, mais alors aidez-nous, parce que ça va pas durer indéfiniment comme ça. En tout cas financièrement non !"

Des dizaines de milliers d'emploi concernés ?

Les toutes petites structures ne sont pas les seules concernées; des entreprises plus importantes envisagent aussi de licencier. Pas surprenant pour Philippe Hourdain, président de la CCI dans les Hauts-de-France. "On s'y attendait car une quantité très importante de cafés, hôtels, restaurants, qui n'ont pas encore de date de reprise d'activité, envisagent de licencier. Cela représente des dizaines de milliers d'emplois dans les Hauts-de-France".

Impossible de donner un chiffre précis mais le président de la CCI pense qu'il y aura moins 100.00 licenciements, dans une région qui compte 1,4 million de salariés dans le secteur marchand.