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Tatiana Geiselmann (à Strasbourg) / Crédit photo : THOMAS BANNEYER / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
Alors que les rues semblent s'apaiser, après une semaine d'émeutes, l'heure est au bilan et aux réparations. Pour les commerçants, c'est le début d'un long chemin vers l'indemnisation. Estimation des pertes, négociations avec les assurances, réapprovisionnement… Europe 1 s'est rendue dans un magasin de chaussures à Strasbourg.
REPORTAGE

Qui va payer ? Plus les jours passent, plus la liste des entreprises et commerces touchés par une semaine d'émeutes s'allonge, sans parler des bâtiments publics. Selon Bercy, 436 tabacs ont été touchés, parfois carrément dévastés. Au total, la France comptabilise plus d'un milliard d'euros de dégâts, selon le Medef. Pour les commerçants, c'est le début d'un long chemin vers l'indemnisation. Exemple dans un magasin de chaussures de Strasbourg : d'immenses planches de bois sont apposées depuis ce week-end sur la façade du magasin d'Audrey Schoepff. Une solution de secours qui pourrait cependant durer plusieurs semaines.

"On a dû trouver un menuisier qui va nous faire un devis pour remplacement de la fenêtre. Mais depuis le Covid-19, c'est vrai que les délais sont quand même très longs. Et je pense que l'on en aura pour une sacrée somme", confie la commerçante. Une somme que son assurance devrait au moins partiellement prendre en charge. L'expert est venu la veille évaluer l'étendue des dégâts, mais Audrey le sait : elle devra dans tous les cas puiser dans ses économies.

Des aides insuffisantes ?

"J'espère qu'ils vont rembourser au moins tout ce qui est vitrerie. C'est sûr qu'il y aura des franchises donc des pertes seront là quand même", estime-t-elle. Des pertes aussi sur la marchandise qui a été dérobée ou abîmée mais aussi plus tristement sur les ventes. "On était fermé vendredi et samedi après-midi. On a trois points de vente sur Strasbourg et ils étaient tous fermés. Ce sont trois chiffre d'affaires sur des grosses périodes qui vont nous manquer et on n'arrivera pas à les rattraper", regrette-t-elle.

La commerçante est aussi très pessimiste sur l'aide promise par la région Grand Est, qui a débloqué cinq millions d'euros pour les très petites entreprises (TPE) vandalisées. Pour elle, il faudrait surtout dédommager les salariés, encore très choqués par les attaques sur les magasins. À ce jour, près de 6.000 déclarations de sinistres ont déjà été enregistrées par les compagnies d'assurance. Montant provisoire de la couverture à engager : 280 millions d'euros. Emmanuel Macron lui, promet une loi d'urgence pour accélérer les réparations.