Philippe Martinez 1280 1:30
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Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, le leader de la CGT a justifié le mouvement lancé vendredi par son syndicat, en invoquant des conditions de sécurité catastrophiques.
INTERVIEW

Les conducteurs de train ont lancé vendredi un mouvement inopiné à la SNCF, en faisant valoir leur droit de retrait après un accident à un passage à niveau de Saint-Pierre-sur-Vence. Mercredi, un TER a percuté un convoi exceptionnel, onze personnes ont été légèrement blessées. La CGT a initié ce mouvement pour dénoncer des conditions de sécurité jugées "catastrophiques" par certains cheminots. "Les usagers sont en danger, c’est pour eux que les cheminots font ça", a défendu Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1.

"Un droit de retrait fait suite à quelque chose de grave, ça n’est pas un mouvement social", tient toutefois à préciser Philippe Martinez. "Un TER a percuté un camion sur un passage à niveau. […] Le conducteur a été blessé, il était seul dans le train, il n’y avait pas dé contrôleur mais 70 passagers. Malgré ses blessures, le conducteur est descendu s’occuper des passagers, et il a empêché que le train qui arrive en face ne vienne les percuter", rapporte-t-il. "C’est la mise en avant des conditions de travail des agents de la SNCF."

"On a évité un drame, parce qu’un conducteur consciencieux, attaché au service public ferroviaire, a bossé. Mais on ne peut pas continuer comme ça !", s'agace le syndicaliste qui dénonce des suppressions de poste conséquentes à la réforme du rail lancée en 2018 par le gouvernement. "L’année dernière, on disait qu’il fallait plus d’agents SNCF. Dans tous les trains, il faut des contrôleurs. Ils ne sont pas seulement-là pour vérifier si vous avez payé votre billet, mais aussi pour s’occuper de ces choses-là quand il se passe un accident." Et de conclure : "C’est le souci du service public, des passagers que font valoir les agents de la SNCF."