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EN DIRECT - Ce mouvement social fait suite à un accident survenu le 16 octobre sur un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence, dans les Ardennes.

Onze personnes ont été légèrement blessées mercredi dans un accident à un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence. Un TER a percuté un convoi exceptionnel. En réaction, un "mouvement social inopiné" a été lancé vendredi matin, a annoncé le groupe à France Info.

Des perturbations en région et en Ile-de-France

Plusieurs régions ont fortement impactées, dont l'Ile-de-France, le Grand-Est, les Hauts-de-France, l'Occitanie, les Pays de la Loire ou la Nouvelle-Aquitaine. La CGT est à l'origine de ce mouvement. Difficile pour l’heure de mesurer l'ampleur de ce mouvement initié par la CGT. Des réunions ont actuellement lieu à la SNCF pour faire remonter toutes les perturbations et en informer le public

"Le trafic est très perturbé en régions, 25% des TER roulent environ", a précisé sur BFMTV le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, prenant l'exemple de l'Occitanie où "quasiment aucun" de ces trains ne circulait. La SNCF a aussi relevé un trafic TER très fortement affecté voire suspendu en Bretagne, dans le Grand Est, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans le Gard ou l'Hérault.

A la gare Saint-Charles à Marseille, aucun train n'était à quai dans la matinée, à l'exception d'un TGV en partance pour Paris. En gare de Montpellier-Saint Roch, des TER à destination de Narbonne (Aude) et des TGV à destination de Lyon étaient supprimés, tandis que de nombreux trains étaient affichés avec des retards allant de 10 minutes à une heure.

En Ile-de-France, des grosses perturbations sont déjà constatées sur les Transilien, sur les lignes H, J, K, L et R. La circulation des RER A, B et D est également très fortement perturbée dans le centre de Paris. L'interconnexion avec la branche RATP est ainsi suspendue sur les RER B et D.

"Les usagers sont en danger, c’est pour eux que les cheminots font ça"

Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, est venu sur Europe 1 expliquer les origines de ce mouvement, après l'accident dans les Ardennes au cours duquel le conducteur du train a dû, malgré ses blessures, gérer seul la prise en charge des quelque 70 passagers, dont une dizaine était blessés. "Les usagers sont en danger, c’est pour eux que les cheminots font ça", a défendu Philippe Martinez.

SUD-Rail, la CGT-Cheminots et FO-Cheminots, critiquent le mode d'exploitation "équipement agent seul", qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur. Dans un communiqué, la fédération CGT des cheminots (1er syndicat de la SNCF) "exige le retour de contrôleurs sur l'ensemble de ces circulations afin de permettre aux agents de conduite de se concentrer uniquement sur la gestion de la sécurité ferroviaire".

"La SNCF est perdue"

A la gare Saint-Lazare, un auditeur d'Europe 1 a témoigné du chaos naissant. "Il y a seulement deux trains qui sont arrivés depuis 40 minutes", a assuré le jeune homme peu après 8 heures. Et visiblement, la SNCF a été pris de court. Il n’y a ainsi "rien du tout " sur les affichages en gare. "La SNCF est perdue, et les annonces micro sont très peu claires", déplore Kevin.

Pourquoi les agents ont fait valoir leur droit de retrait

Cet arrêt de travail sans préavis fait suite à un accident mercredi en Champagne-Ardenne, où un TER avait percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau, faisant plusieurs blessés dont le conducteur du train, selon une porte-parole de la SNCF.

La préfecture des Ardennes indique qu'il y a eu "onze blessés", dont certains hospitalisés. Des agents de conduite et contrôleurs ont fait valoir leur droit de retrait dès jeudi, et plus encore vendredi matin à la prise de service. Le conducteur, blessé et choqué, "a dû porter secours aux passagers car c'était le seul agent SNCF à bord!", a déploré dans un communiqué SUD-Rail.