Défense européenne : comment augmenter le budget de la défense sans augmenter les impôts ?
Mercredi 5 mars, le président Emmanuel Macron s'est exprimé sur la guerre en Ukraine et la nécessité d'un réarmement européen, arguant que "la Russie est devenue une menace pour la France." Mais alors que la France atteint un déficit public record, comment financer un effort de guerre à l'échelle européenne ?
Le Kremlin dénonce un discours très conflictuel à l'égard de la Russie, alors qu'Emmanuel Macron a déclaré vouloir augmenter le budget de la défense sans augmenter les impôts. Face au surendettement de la France, comment financer un pareil effort de guerre ?
Le budget 2026, "théâtre d'arbitrages cruciaux"
Plusieurs options existent pour porter les dépenses militaires de 60 milliards d'euros aujourd'hui à 100 milliards d'euros en un temps record. Pour cela, la France va bénéficier de l'assouplissement des règles budgétaires : la hausse des dépenses militaires ne sera donc pas prise en compte dans le déficit public.
Pour développer son industrie militaire, la France pourra dépenser massivement, entraînant un décollage des dépenses publiques mais pas à la charge des contribuables, promet le président de la République. "Nous aurons à faire des investissements supplémentaires qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés", a-t-il déclaré mercredi. "Je pense que concernant le recours à l'impôt, on peut trouver des adaptations. Il est au bout de sa logique", a de son côté avancé François Bayrou vendredi, au micro d'Europe 1/CNews.
Le budget 2026 sera donc le théâtre d'arbitrages cruciaux, des choix douloureux sur les retraites ou les dépenses sociales seront peut-être nécessaires. Emmanuel Macron entend aussi mobiliser des financements privés avec l'idée d'un nouveau livret d'épargne dédié à l'industrie militaire, mais également en faisant appel aux acteurs privés, notamment les compagnies d'assurance et les banques. A ce sujet, une réunion est prévue le 20 mars à Bercy.