Les nouveaux allègements devraient couvrir 90 % des salariés, principalement dans les grandes entreprises. 1:20
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Anne-Laure Jumet avec R.D , modifié à
Le second volet du pacte de responsabilité, dont l'entrée en vigueur est prévue vendredi, prévoit des allègements de charges sur les hauts salaires. 

C’est un hasard du calendrier. Au lendemain de la mobilisation contre la loi El Khomri, une nouvelle tranche d'allègements de charges pour les entreprises entre en vigueur. Il s'agit de la deuxième étape du pacte de responsabilité.

Allègements sur les salaires élevés. Cette mesure va concerner près de la moitié des entreprises françaises, en particulier les grosses PME et les grands groupes. Car il est question d'allègements de charges sur des salaires plutôt élevés : compris entre 2.350 euros et 5.100 euros bruts par mois. Sur ces rémunérations, les cotisations familiales vont donc être abaissées. Ainsi, pour un salarié rémunéré 3.000 euros bruts par mois, l'entreprise qui l'embauche bénéficie d'un allègement de 240 euros par mois. 

Élargissement. Ces allègements vont couvrir 90 % des salariés. Jusqu'à présent 50 % des salariés étaient couverts par la première vague d'allègements de charges, c'est-à-dire ceux dont la rémunération n'excède pas 1,6 fois le SMIC. Les secteurs qui vont surtout bénéficier de ces mesures sont des secteurs industriels et qui exportent : celui de la fabrication de machines, la fabrication de matériel de transport, ou encore l'industrie chimique.

Frondeurs. Ces allègements coûtent à l'Etat 4 milliards d'euros en année pleine. Ils étaient prévue dans le cadre des 41 milliards du pacte de responsabilité. Mais certains députés à gauche, notamment frondeurs, estiment qu'ils sont mal employés. Ils réclament le transfert d'une partie de cette somme vers les ménages et les collectivités locales. Pour eux, il y eu trop de cadeaux faits aux entreprises, sans réel effet sur l'emploi. Face à ces demandes répétées, Bercy joue la fermeté, et refuse de toucher à cette enveloppe. 

Du côté du patronat, on est d'ailleurs très méfiant pour la suite, alors que les députés doivent encore voter l'an prochain 8 milliards d'euros de mesures en faveur des entreprises.