Avec le coronavirus, des dérogations au code du travail ont été présentées en conseil des ministres. 1:21
  • Copié
Olivier Samain, édité par Séverine Mermilliod
Pour faire face à la crise sanitaire actuelle, une dérogation au code du travail a été présentée mercredi en conseil des ministres. Elle prévoit une semaine jusqu'à 60h pour certains secteurs considérés "nécessaires", ce qui inquiète les syndicats.

Vers une semaine de travail de 60 h ? C'est en tout cas une dérogation au code du travail instaurée par ordonnance, présentée mercredi en conseil des ministres, parmi d'autres mesures pour faire face à la crise actuelle liée à l'épidémie de coronavirus. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger s'est donc fendu jeudi d'une lettre ouverte au gouvernement pour protester, et les leaders syndicaux seront tous réunis vendredi matin par téléphone avec Emmanuel Macron à 11 heures. Cet aménagement du droit du travail semble avoir fragilisé l'union nationale...

Pour les "secteurs nécessaires à la sécurité de la nation"

De toutes les mesures de dérogation, c'est en effet celle qui a suscité le plus de crispation du côté des syndicats. Cette semaine de travail qui peut aller jusqu'à 60h concerne les secteurs considérés comme nécessaires à la sécurité de la nation et à la continuité de la vie économique : l'agroalimentaire, les transports, l'énergie et la distribution principalement. Soit 60h de travail contre 48 maximum aujourd'hui.

 

D'où l'interpellation du gouvernement, jeudi, par Laurent Berger. Des dérogations, certes, mais elles doivent être définies par un décret spécifique à chaque secteur concerné, et pour la période la plus limitée possible. Son message semble avoir été reçu puisque dans une lettre-réponse jeudi soir, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a donné son accord pour que chaque secteur concerné par ces dérogations fasse l'objet d'un décret, tenant compte de la "nature des activités à réaliser".