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Margaux Fodéré / Crédits photo : Benjamin Polge / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
À quelques jours de l’ouverture du Salon de l’Agriculture, Carrefour a décidé d’annuler sa venue au plus grand évènement de France. Depuis plusieurs semaines, les enseignes de grande distribution sont pointées du doigt de tous les côtés.

Très discrets depuis le début de la crise agricole, les acteurs de la grande distribution sentent-ils le vent tourner ? C’est ce qui ressort des prises de paroles de ces derniers jours. Leclerc et Système U s’apprêtent à recevoir des assignations de Bercy pour non-respect de la loi Egalim.

Et si deux enseignes de la grande distribution devaient faire partie des exposants du Salon de l’Agriculture à la fin du mois, l’une d’elle a préféré annuler sa venue : Carrefour. Si le groupe affirme que sa présence était une simple piste de réflexion, selon les informations d’Europe 1, Carrefour avait bel et bien réservé un stand sur le Salon de l’Agriculture (SIA). Et en plein mouvement des agriculteurs il y a quelques jours, il a préféré faire faux bond.

Lidl, seule enseigne de distribution présente au SIA 2024

Pour cette soixantième édition, une seule enseigne s’affichera à la Porte de Versailles : Lidl. L'enseigne est présente pour la neuvième année consécutive. "Il n’y a jamais eu de soucis et on va continuer à y être. Parce que c’est important pour moi. Quand on a commencé, on avait beaucoup de dégâts dans nos magasins. Donc, on a dit : on va aller au salon de l’agricole, et on va discuter avec le monde agricole. Et c’est là qu’on a écouté leurs problématiques, leurs contraintes, et on a mis en place les contrats tripartites, on s’est rapprochés du monde agricole", explique Michel Biero, président de Lidl France.

Si Lidl veut discuter, d’autres grandes enseignes font profil bas depuis quelques jours, car leurs oreilles chauffent.

"Ça en dit long"

Sur les 1.000 contrats signés à l’issue des récentes négociations commerciales et contrôlées par les services de Bercy, 124 ne respectent pas la loi Egalim. D’eux-mêmes, Leclerc et Système U l’avouent : ils s’attendent à recevoir des assignations.

Pour le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, c’est un aveu de leur part. "C’est quand même curieux. C’est-à-dire que des gens viennent nous dire : 'en fait on ne vous a pas dit, mais on savait qu’on fraudait. On préfère vous le dire comme si c’était à moitié pardonné. Ça en dit long quand même", explique-t-il.

Parmi les grandes enseignes, une seule semble sereine, c'est Intermarché. Son patron Thierry Cotillard s’est déjà prononcé pour un durcissement de la loi Egalim. Selon les informations d’Europe 1, il prévoit de se rendre sur le salon à partir du 24 février.