Les crédits immobiliers assouplis vont permettre aux "jeunes d'accéder à la propriété"

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Guilhem Dedoyard , modifié à
Bercy a annoncé jeudi que le taux et la durée d'endettement maximum pour un emprunt immobilier allaient être augmentés. Pour la porte-parole de meilleurtaux.com, Maël Bernier, invitée d'Emmanuel Duteil sur Europe 1, cette décision est positive et va permettre à des jeunes, primo-accédants, d'acheter leur premier bien. 
INTERVIEW

C'est le moment pour acheter un bien immobilier. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi l'assouplissement des règles limitant l'octroi de crédits immobiliers. Cette annonce fait suite à une décision du Haut Conseil de stabilité financière qui associe le ministère de l'Économie et la Banque de France. Comme l'explique Maël Bernier, porte parole de meilleurtaux.com, au micro d'Europe 1, le taux et la durée d'endettement maximum vont être augmentés, ce qui va permettre à des "jeunes d'accéder à la propriété" dans un contexte de taux d'intérêts très bas, parfois inférieurs à 1%.

Une mesure au profit des primo-accédants

Le taux d'endettement autorisé va ainsi passer de 33 à 35 %. "Les dernières recommandations dataient tout juste d'il y a un an, en décembre 2019, où l'on a dit aux banques d'arrêter de prêter au-delà de 33% d'endettement. C'est une règle qui a été appliquée stricto sensu depuis juin juillet et ça a bloqué", précise-t-elle. Pour un couple gagnant 3.000 euros nets par mois, l'assouplissement du taux d'endettement va ainsi permettre d'emprunter jusqu'à 12.000 de plus, ce qui est important, notamment lors d'un premier achat. 

L'emprunteur va également pouvoir s'endetter sur une durée plus longue et donc diminuer ses mensualités. "On avait une recommandation de ne pas dépasser 25 ans, or cela posait un vrai problème pour les achats dans le neuf, ceux qui nécessitent une construction", explique Maël Bernier. Désormais, les emprunteurs pourront bénéficier de deux années supplémentaires, ce qui aide également les plus jeunes.

"Les banques restent un peu sous contrainte"

En effet, Maël Bernier le rapporte, "des primo-accédants étaient sortis du marché, y compris des fonctionnaires, malgré une totale stabilité de l'emploi. On a vu qu'il y avait des emprunts attribués à des gens qui avaient des revenus aisés et de l'épargne, plutôt les plus âgés, les 40-45 ans". Un déséquilibre que doit pouvoir régler cette décision de Bercy. "Il y a des Français qui s'auto-censurent, parfois à juste titre, mais il est très dommage de bloquer des gens qui sont finançables. C'est plutôt un bon signe, les banques restent un peu sous contrainte mais ont une marge de manœuvre supplémentaire."

En 2019, le Haut conseil avait durci les règles pour éviter les risques de surendettement notamment en cas de situation économique complexe, comme c'est le cas actuellement. Mais derrière ce changement, Maël Bernier voit surtout une confiance envers les banques. "Il y avait effectivement une volonté de protéger les Français mais les banques françaises n'ont jamais fait n'importe quoi, elles ont toujours prêté de manière extrêmement sécurisée en étudiant les revenus, la situation financière, l'épargne, le secteur d'activité, etc." Rien à craindre, donc, selon elle.