A cause du manque de travailleurs, certains rayons de magasins britanniques ne sont pas toujours réaprovisionnés. 1:26
  • Copié
Anaïs Cordoba, édité par Jonathan Grelier avec AFP
Alors que les restrictions s'assouplissent outre-Manche, la reprise économique est menacée par un grand nombre de cas contacts dans un contexte de flambée des contaminations portée par le variant Delta du Covid. Certains restaurants ont dû fermer leurs portes et des usines fonctionnent au ralenti.

Au Royaume-Uni, 20% des employés du secteur de la restauration ne peuvent plus aller travailler car ils sont cas contact de personnes infectées au Covid-19 et doivent s'isoler. Dans le pays, les obligations de quarantaine pour les personnes susceptibles d'avoir été en contact avec le virus explosent et menacent la reprise de l'économie, dans un contexte de flambée des contaminations alimentée par le très contagieux variant Delta. Sur la seule semaine finissant le 14 juillet, plus de 600.000 notifications demandant de s'isoler ont été envoyées.

"Ces dix derniers jours ont été un cauchemar"

Alors que les restrictions s'assouplissent, de nombreux Britanniques ne peuvent donc plus se rendre au travail. Plusieurs secteurs sont durement affectés, comme le secteur automobile, les transports publics et la restauration. Cette épidémie dans la pandémie est ainsi baptisée "pingdemic", jeu de mot entre "ping" (recevoir une notification de l'application de traçage) et "epidemic". La situation est telle que des patrons de pubs et de restaurants ont été contraints de fermer temporairement leur établissement.

"Ces dix derniers jours ont été un cauchemar. On a dû fermer un restaurant car trop d'employés ont dû s'isoler", a témoigné Tom Kerridge, un célèbre chef anglais, étoilé au Michelin, qui témoignait à la radio. "Il y a tellement de petites entreprises et de personnes dans ce cas-là... J'ai deux chiens que je devais emmener chez le vétérinaire cette semaine mais le cabinet n'est ouvert que pour les urgences, car eux aussi manquent de personnel."

1,7 million de Britanniques seraient à l'isolement actuellement

Samedi dernier, une ligne du métro londonien a même été suspendue à cause d'une pénurie de personnel. L'usine Nissan de Sunderland, dans le nord du pays, a également dû ralentir sa production car des centaines d'employés sont en quarantaine. A l'approche des vacances d'été, plus d'un million d'enfants ont aussi été forcés de s'isoler, contraignant leurs parents à rester chez eux. Au total, 1,7 million de Britanniques seraient à l'isolement actuellement.

L'obligation de quarantaine en cas d'exposition au virus devrait toutefois être levée pour les personnes vaccinées à partir du 16 août prochain. Alarmées par la situation, plus d'une douzaine d'organisations professionnelles implorent le gouvernement d'avancer cette échéance. "Nous avons évidemment conscience de l'impact ressenti par certains secteurs et nous travaillons étroitement avec eux", a commenté un porte-parole de Boris Johnson, assurant qu'il n'y avait "pas de problème" en termes d'approvisionnements et que la chaîne logistique alimentaire était "résistante".