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Maud Descamps, avec AFP , modifié à
Les problèmes d'approvisionnement sont loin d'être terminés. Et le fonds monétaire international (FMI) tire même la sonnette d'alarme : si des mesures ne sont pas prises à l'échelle mondial, les problèmes d'approvisionnement qui touche plusieurs secteurs comme l'automobile ou encore le bâtiment, vont se poursuivre jusqu'en 2023

Les fermetures d'usines et les pénuries de composants industriels telles que les précieuses puces électroniques incontournables dans de nombreux secteurs de l'économie, pourraient continuer l'année prochaine en Europe, a averti jeudi le Fonds monétaire international.

2% de la croissance de la zone euro en 2021

Les problèmes sur les chaînes d'approvisionnement ont aussi coûté 2% à la croissance 2021 de la zone euro, a évalué l'institution qui publie un rapport sur les raisons et l'impact des goulets d'étranglement sur le Vieux continent. C'est "l'équivalent d'environ un an de croissance en temps normal, avant la pandémie, pour de nombreuses économies européennes", a souligné la directrice générale Kristalina Georgieva, dans une feuille de blog cosignée avec le directeur du département Europe Alfred Kammer et son adjointe Oya Celasun.

"L'Europe et la Chine ont imposé de nouvelles restrictions et d'autres perturbations pourraient suivre. Dans l'ensemble, les perturbations pourraient durer plus longtemps, jusqu'en 2023", écrivent-ils alors que fin 2021, les économistes s'attendaient à ce que les goulets d'étranglement se dissipent d'ici à la fin de l'année 2022. La production manufacturière dans la zone euro aurait pu également être supérieure de 6% pendant l'automne 2021 sans les problèmes d'approvisionnement.

Le FMI préconise de la souplesse

Dans les pays où les entreprises manufacturières opèrent en aval des chaînes d'approvisionnement mondiales, comme les pays dotés d'importants secteurs automobiles, tels que l'Allemagne et la République tchèque, la production manufacturière aurait pu être jusqu'à 14% supérieure à ce qu'elle a été l'an passé, a également calculé le FMI. Les contraintes d'offre ont par ailleurs joué un rôle important dans l'inflation des prix à la production dans la zone euro, tout comme la vigueur de la demande.

Le rapport attribue 40% des chocs d'approvisionnement aux fermetures causées par la pandémie, qui devraient être "transitoires". L'institution souligne que les pénuries de main-d'oeuvre et le vieillissement des infrastructures logistiques "pourraient cependant avoir des effets plus persistants sur l'offre et l'inflation que les fermetures" d'usines. Le FMI recommande de s'attaquer directement aux goulets d'étranglement en accélérant par exemple l'octroi de licences aux travailleurs du transport et de la logistique, en assouplissant temporairement les restrictions sur les heures d'ouverture des ports et en rationalisant les inspections douanières.

Il appelle enfin à assouplir les règles d'immigration pour atténuer les pénuries de main-d'oeuvre.