Menus en ligne, cloisons vitrées : à quoi ressemblera le restaurant au temps du Covid-19 ?

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Tiffany Fillon , modifié à
Alors que les restaurants, toujours fermés, souffrent de la crise du Covid-19, le secteur de la restauration innove en se réinventant. Protections en plastique ou carte connectée : voici quelques idées présentées mardi dans "La France bouge" sur Europe 1. 

Pendant la première phase du déconfinement, les restaurants et bars restent fermés. Les établissements situés en zone verte ne pourront rouvrir, si tout va bien, qu'à partir du 2 juin. En attendant cette date, le secteur de la restauration se creuse la tête pour imaginer le restaurant de demain qui devra répondre aux exigences sanitaires. Voici quelques initiatives présentées mardi dans La France bouge sur Europe 1. 

Un menu sur son smartphone

Le restaurant de demain pourrait d'abord être connecté, comme le montre le projet Cocoresto. Via cette application, le client peut consulter la carte du restaurant en ligne sur son téléphone ou sa tablette. Cette initiative se présente comme une alternative aux menus plastifiés, potentiels vecteurs du coronavirus. Cette carte numérique pourra aussi intégrer de belles photos, voire des vidéos pour visualiser les plats. 

Par ailleurs, pour accéder au menu via Cocoresto, il n'est pas nécessaire de télécharger une application, explique Olivier Lagarde, le fondateur et dirigeant de Cocoresto. "On a décidé d'éliminer le téléchargement applicatif et nous en faisons une solution ouverte et modulable. Tout se fait via le Net", précise-t-il au micro d'Europe 1. 

Si le client n'a pas de smartphone ou de tablette, Olivier Lagarde a prévu une solution de secours. "Le restaurateur aura toujours la capacité de mettre à disposition du client une tablette", affirme-t-il, en précisant qu'une "désinfection sera nécessaire entre chaque manipulation". 

Des paravents en plexiglas

Si la crise du Covid-19 pousse à imaginer des établissements connectés, le secteur de la restauration cherche aussi à préserver la distanciation physique à table. Patrick Jouin, designer, a notamment été sollicité par le chef Alain Ducasse pour réfléchir à des nouveaux aménagements conformes aux normes sanitaires. Invité sur Europe 1, il décrit le principe des paravents de protection qu'il a imaginés pour protéger les clients du Covid-19. "J'ai inventé une petite pièce de plexiglas légèrement cintrée", explique-t-il.

Disposée entre deux convives assis face à face, tout est prévu pour que cette pièce "tienne bien debout", soit "la plus fine possible" et évite les reflets afin de "bien voir celui qui est en face", précise Patrick Jouin. 

Cette pièce pourrait être fabriquée en plexiglas voire en verre. Le designer estime que le plexiglas est une "denrée rare" et "les matières plastiquent se rayent" facilement. Le verre, en revanche, est, d'après lui, plus facile à nettoyer et "ne coûte pas si cher", même si sa transformation est "un peu plus complexe et longue". 

Pour le moment, Patrick Jouin explique "tester des solutions" car "chaque restaurant est spécifique". "Il faut trouver ce qui va être le mieux en fonction du volume du restaurant, du nombre de clients, des distances entre les tables", détaille le designer pour qui l'aménagement des "petits bistrots", souvent "très tassés", sera un défi à relever. 

Un restaurant-épicerie 

Autre piste pour les restaurants : la diversification. C'est ce qu'a mis en place Jacques Dompeyre, propriétaire de l’hôtel-restaurant Etche Ona à Pyla-sur-Mer, dans le bassin d'Arcachon. Comme beaucoup de restaurateurs, Jacques Dompeyre s'est lancé dans la vente de plats à emporter.

Il a, d'autre part, décidé d'installer une petite épicerie et un dépôt de pain au sein de son établissement. L'objectif : "alimenter les gens du quartier parce qu'il y avait plus rien et créer une animation pour que les gens voient les produits que nous utilisons", résume Jacques Dompeyre. 

L'hôtelier ne souhaite pas s'arrêter à ce stade. "L'idée, c'est de continuer cette activité et même d'aller un peu plus loin", prévient-il, annonçant un fonctionnement conjoint entre le restaurant et l'épicerie. "On avait l'habitude de servir jusqu'à 23 heures donc l'épicerie sera ouverte jusqu'à cette heure-là", prévoit Jacques Dompeyre.