Une marche funèbre en guise de bande sonore et des gerbes déposées devant la Préfecture. À Lille, une manifestation a eu lieu vendredi avec des professionnels d'une dizaine de secteurs venus dire leur peur de l'avenir. Ils s'inquiètent des nouvelles restrictions engendrées par le passage de la ville en zone d'alerte maximale, samedi matin.
"La mort arrive, de manière peut-être lente mais certaine", s'indigne Camille, patronne d'un bar à Lille. "On est tous des indépendants, que ce soient les cafés, restaurants, salles de sport, producteurs de spectacle, organisateurs de réception, intermittents du spectacle... Et on se dit tous que nos activités sont en train de mourir" à cause de mesures sanitaires qui n'ont pas ou peu eu d'effets, selon cette tenancière.
"Je suis magicien, je ne veux pas disparaître"
Des dizaines de professions sont représentées et des affiches sont brandies partout : "SOS Discothèque", peut-on lire, ou encore "Je suis magicien, je ne veux pas disparaître". "Je pense à tous mes salariés. Aujourd'hui, j'ai 70 agents qui sont sans ressource, sans emploi", déplore Anthony Blondel, directeur d'une société spécialisée dans la protection. Ce vendredi, il manifeste avec ses vigiles. "Je suis là pour eux. On ferme le rideau, sans savoir si on va reprendre demain. On a cette épée de Damoclès en permanence ! Je n'ai pas d'espoir, pas de réponses à donner à mes agents et c'est ce qui est le plus difficile aujourd'hui."
Ces indépendants demandent à être aidés, accompagnés, entendus. Certains espèrent qu'une solution va être trouvée pour rouvrir les bars et les discothèques avec un protocole sanitaire encore plus renforcé.