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Romain David , modifié à
Si des images de rayons vides dans les supermarchés tournent en boucle sur les réseaux sociaux, Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, assure lundi au micro d'Europe 1 qu'une rupture de stock durable sur certains produits n'est pas encore à l'ordre du jour.
INTERVIEW

Ce sont des images que l'on a vu un peu partout dans le monde : des rayons de supermarchés dévalisés. Ce phénomène touche aussi la France. Avec la psychose ambiante provoquée par l'épidémie de coronavirus, certains ont peur de manquer et font des réserves de pâtes, de riz ou de couches pour bébés... Les grandes enseignes promettaient d'anticiper avant le week-end pour éviter les rayons vides, mais force est de constater qu'elles ont encore été prises au dépourvu par les consommateurs dans certaines régions.

"Encore une fois, les rayons les plus victimes de cette frénésie sont les pâtes, le riz, la farine", relève au micro d’Europe 1 Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution et auteur du blog "Le web Grande Conso". "Il suffisait de se promener samedi en magasin pour voir que les chariots étaient un peu plus remplis que d’habitude et les rayons de ces produits-là un peu plus vides", constate-t-il.

Un phénomène essentiellement francilien

"Objectivement, il n’y a aucun risque de pénurie si l’on regarde la situation dans son ensemble", tient à rassurer cet expert. "Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas, ponctuellement, un rayon qui sera durablement en rupture. Mais les distributeurs et les industriels ont beaucoup de stocks."

En effet, si les rayons se vident, c’est parce que les ventes dépassent les capacités des réserves des supermarchés, ce qui, toutefois, ne veut pas encore dire que les industriels sont dépassés par la demande. "Les entrepôts sont pleins, les magasins sont réapprovisionnés régulièrement, mais comme les consommateurs achètent plus que la capacité de stockage des magasins, mécaniquement, tous les soirs, ou presque, il y a des ruptures dans les rayons", explique-t-il.

"Cette situation de 'sur-achat' est essentiellement le fait de la région parisienne, comme si on avait plus peur là qu’ailleurs", conclut Olivier Dauvers.