Les trottinettes électriques se vendent particulièrement bien depuis l'annonce du déconfinement. 3:33
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Antoine Terrel , modifié à
Si l'épidémie de coronavirus et le confinement ont plongé l'économie française dans une crise inédite, plusieurs entreprises ont su tirer leur épingle du jeu ces dernières semaines.  

Pour ces sociétés, le pire a été évité et l'avenir s'annonce même parfois radieux. Alors que l'épidémie de coronavirus et le confinement ont plongé l'économie française dans une grave crise, certaines entreprises ont tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu. Dirigeants d'entreprises de livraison, spécialisées dans l'hygiène, ou encore dans les nouvelles mobilités, plusieurs entrepreneurs sont venus témoigner vendredi, dans La France bouge sur Europe 1. 

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Les entreprises de livraison de nourriture...

Le confinement ayant engendré une nette réduction des déplacements, et empêché des millions de Français de pouvoir faire normalement leurs courses, les entreprises de livraison ont su se rendre indispensables. C'est le cas de Fraiche family, entreprise de livraison de paniers-repas 100% bio, qui a enregistré une croissance de 800%. "Le fait d'être confinés a donné plus de temps aux gens et augmenté le besoin de se faire livrer", explique la fondatrice de l'entreprise, Séverine Picard.

Une opportunité "inespérée" pour une société lancée en juillet 2019, qui peut désormais regarder l'avenir avec optimisme. "Le confinement nous a donné les moyens d'élargir notre éventail de fournisseurs, d'apporter des produits qu'on ne livrait pas avant, comme le papier-toilette, la lessive", poursuit Séverine Picard, qui anticipe que cette forte demande pourrait persister dans les prochains mois.

... et celles de colis volumineux

Elle aussi entreprise de livraison, mais dans un tout autre secteur, celui des colis volumineux, Delivening a connu également une explosion de son activité, en venant prêter main forte à des enseignes privées de leur service habituel de livraison en raison du confinement. "Certains magasins ont confié 100% de leur volume de livraison à Delivening", confirme son co-fondateur Médéric Gasse. Habituellement de 150.000 euros en avril, le chiffre d'affaires de Delivening a bondi à 600.000 euros cette année. 

Et là aussi, les prochains mois s'annoncent positifs, puisque "la moitié des enseignes qui ont fait appel à nous ont décidé de continuer avec Delivening", se réjouit Médéric Gasse. 

Équipements de protection et savons de Marseille 

Crise sanitaire oblige, l'inquiétude des Français face au risque de contamination a permis à plusieurs entreprises de continuer de tourner. Pourtant, au départ, les choses s'annonçaient mal pour Bertrand Lesay, PDG de la société Direct Signalétique, spécialisée dans la fabrique de panneaux de signalisation. Mais alors que son entreprise tournait au ralenti jusqu'à mi-avril, une demande locale a tout relancé. Le maire de Hazebrouck, dans les Hauts-de-France, où est située Direct Signalétique, a en effet demandé à l'entreprise une protection pour la boulangère de la commune.

Après avoir installé une protection en plexiglass, et face au succès de l'initiative, Bertrand Lesay a alors décidé de développer une gamme complète de produits de protection, et "ça a fait un carton". Résultat, en une semaine, Direct Signalétique a fait "le chiffre d'affaires d'un mois de l'année dernière", assure l'entrepreneur, "submergé" par les demandes. "Depuis trois semaines, c'est de la folie complète", décrit-il encore, "on est à 200 appels par jour contre 3-4 avant le confinement".

Contrairement à Direct Signalétique, Raphaël Seghin, PDG de la savonnerie Fer à cheval, avait lui anticipé la crise. "On a commencé à surproduire du savon dès janvier, et dès mi-février, on avait un plan d'action prêt en terme de sécurité, de production, et de priorisation des réseaux de distribution", confie-t-il à Europe 1. Résultat, la société "produit à peu près 30°% de plus, si on prend toute la période du confinement". La vente en ligne, elle, a quadruplé en un mois. 

Les produits de jardinage s'arrachent

Pour beaucoup de Français, le confinement a constitué une opportunité inédite de prendre plus de temps pour se consacrer à des activités longtemps délaissées, comme le jardinage. Quasiment à l'arrêt mi-mars, Mon petit coin vert, site e-commerce de box de jardinage, a relancé petit à petit son activité au mois d'avril, avant de voir "les ventes multipliées par trois entre mars et avril", raconte Robin Morvan, le co-fondateur, tandis que le site a lui franchi la barre des 2.000 abonnés. 

Déconfinement : vélos et trottinettes plébiscités  

Enfin, le déconfinement profite particulièrement aux entreprises spécialisées dans les nouvelles formes de mobilité, comme Green Riders, en Seine-Saint-Denis, qui propose la location et la vente de trottinettes électriques. "On est à plus 40% par rapport à un mois moyen", s'enthousiasme son fondateur Sena Adjovi, selon qui "la crise a accéléré la croissance de l'activité". Et d'analyser : "Les clients recherchent un moyen de transport pour pouvoir respecter les gestes barrières." 

Plus que jamais, le vélo a lui aussi le vent en poupe. Ainsi, chez Go Sport, les ventes de vélo "ont avoisiné une progression de l'ordre de 300%", témoigne Benoît Legrand, directeur réseau de l'enseigne de distribution, ajoutant que jusqu'à 1.000 vélos peuvent être vendus sur une semaine.