WN, ex-Whirlpool, placé en redressement judiciaire : à Amiens, un an après, "les salariés reprennent un choc"

WN (ex Whirlpool) DENIS CHARLET / AFP 1:17
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Romane Hocquet et Idèr Nabili
La colère monte à Amiens après le redressement judiciaire de l'usine WN, ex-Whirlpool. Sur Europe 1, le délégué CFDT Frédéric Chanterelle réagit à ce nouveau coup dur pour l'usine picarde.
INTERVIEW

Le repreneur de l'ex-usine Whirlpool d'Amiens, WN, vient d'être placé en redressement judiciaire, suite à une "impasse de trésorerie très importante". Sur Europe 1, le délégué CFDT Frédéric Chanterelle dénonce une mauvaise gestion de l'usine, et craint les prochaines semaines.

"Rien ne sort de l'entreprise, il n'y a pas de commandes"

Le conflit social avait été placé sous les feux des projecteurs lors de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle, en 2017. Deux ans plus tard, l'usine d'Amiens n'est toujours pas sauvée. Un an après la reprise du site par WN, ainsi que 162 des 282 salariés, l'entreprise a été placée en redressement judiciaire. Les projets de production de casiers réfrigérés connectés, et de chargeurs de batterie pour vélos et voitures ont avorté. Le délégué CFDT Frédéric Chanterelle dénonce une mauvaise gestion du site. "On a été surpris à moitié, puisque ça fait quand même quelques mois qu'on tire la sonnette d'alarme sur l'entreprise WN. On est dans les locaux, et on voit que rien ne sort de cette entreprise. Il n'y a pas de commandes", regrette-t-il.

"Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas eu une surveillance plus accrue sur cette reprise", continue Frédéric Chanterelle. "Comment on peut donner quinze millions d'euros à une personne, et en un an, avoir bouffé la galette ? C'est ce sentiment là qui m'énerve. C'est un sentiment d'inachevé et de gâchis". L'État (2,5 millions d'euros), et Whirlpool (7,4 millions) avaient consenti à d'importants efforts financiers pour la sauvegarde de l'usine.

Coup dur pour les salariés

Après une longue bataille pour la sauvegarde du site ces dernières années, Frédéric Chanterelle semble cette fois beaucoup plus pessimiste quant à l'avenir de l'usine. "Je ne vois pas comment, en quelques semaines, on va s'en sortir. Pour moi l'issue sera une fermeture, je ne vois rien d'autre". Les 162 salariés pourraient alors se retrouver sans emploi. "Les gens, un an après, ils reprennent un choc. Ils se demandent comment ils vont rebondir, ils ont pris un an de plus. On avait une moyenne d'âge de 50 ans, ça va être très compliqué" de retrouver un emploi, continue le délégué CFDT.