Cinq ans après la fermeture de la centrale de Fessenheim, une plaie encore vive dans le Grand Est
Il y a cinq ans, le second réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim était mis à l'arrêt. Les années ont passé, mais le sentiment d'un immense gâchis persiste. Aucune reconversion sérieuse n’a vu le jour et l’économie locale continue d’en payer le prix.
Il y a cinq ans jour pour jour, le second réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim s’arrêtait définitivement. C’était la fin annoncée de la plus vieille centrale de France, promise par François Hollande et mise en œuvre sous un gouvernement socialiste. Depuis, dans le Haut-Rhin, le souvenir de cette fermeture laisse un goût amer. Aucune reconversion sérieuse n’a vu le jour, et l’économie locale continue d’en payer le prix.
"On n’a jamais eu peur de cette centrale"
Dominique Schellcher, patron des magasins U, en est un témoin direct. Lui qui a grandi à Fessenheim et y habite encore, se souvient d’une époque prospère : "Mon premier souvenir d'enfant, à cinq ans, c’est d’accompagner mon père dans ses livraisons aux ouvriers qui construisaient la centrale nucléaire. On a grandi avec. On n’a jamais eu peur de cette centrale, jamais."
Un séisme économique pour la commune
À son apogée, la centrale faisait vivre près de 2.000 personnes, sous-traitants compris. Sa fermeture, en 2020, a été un séisme économique pour la commune de 2.500 habitants. "Toutes les familles sont parties. Le restaurant historique, qui faisait aussi bar, a fermé. C'est un petit village. Des collaboratrices du magasin ont quitté leur emploi parce que leur mari avait été muté dans une autre centrale nucléaire à l’autre bout de la France. Elles ont quitté leur job alors qu'elles étaient très contentes", raconte Dominique Schellcher.
Lors de l’annonce de la fermeture de Fessenheim, François Hollande avait promis de compenser chaque emploi supprimé. Mais 13 ans plus tard, cette promesse reste lettre morte.