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Mélina Facchin, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Dix jours de chômage forcé et une baisse de leur salaire, c’est ce qui attend à partir de ce mercredi quelque 5.000 salariés de l’usine Stellantis, à Sochaux dans le Doubs. Face à la pénurie de semi-conducteurs, la direction arrête temporairement la production, comme elle l’a déjà fait plusieurs fois depuis 2020.

Près de 5.000 salariés de l’usine Stellantis, à Sochaux, vont se retrouver au chômage forcé durant dix jours. A partir de ce mercredi après-midi et jusqu’au 14 avril au moins, la production de Peugeot 3008 et 5008 va une nouvelle fois s’arrêter temporairement. L’usine manque de boîtes de vitesse et de semi-conducteurs, ces petits composants électroniques que l’on retrouve dans toutes nos voitures. Le problème est récurrent depuis trois ans. Et les salariés rencontrés par Europe 1 commencent sérieusement à être agacés.

Des salariés indemnisés à 84% de leur salaire

Au moment de leur pause sur le parking de Stellantis (usine née de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler) à Sochaux dans le Doubs, c’est avec lassitude que les salariés commentent cet énième arrêt de la production, particulièrement long cette fois-ci : 10 jours, à partir de ce mercredi après-midi. "Il y a vraiment un ras-le-bol", soupire Michel Treppo, salarié de l’usine depuis 34 ans et encarté CGT. "On travaille à la carte. Il est d’ailleurs possible que pendant cet arrêt, la direction nous appelle parce qu’elle a besoin de nous", déplore-t-il.

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Face à ce nouvel arrêt des chaînes, les salariés en ont "ras-le-bol". Crédits : Mélina Facchin

Et ce qui l’agace le plus, c’est que les salaires seront impactés. En effet, au début de cet arrêt forcé, la plupart des salariés toucheront l’intégralité de leurs revenus. Mais à partir du milieu de la semaine prochaine, ils ne seront plus qu’à 84% de leur net mensuel. "On est quand même dans une boîte qui fait pratiquement des dizaines de milliards d’euros de bénéfice chaque année et ils ne sont même pas capables de nous payer 100%", lance Michel Treppo. "Ce n’est pas de notre faute si ça chôme !", conclut-il.

"Cela fera environ 150 euros en moins à la fin du mois"

En période d’inflation, ce chômage forcé et les conséquences économiques qu’il implique sont particulièrement pénibles pour des salariés. "Cela fera environ 150 euros en moins à la fin du mois", estime Yohan, qui travaille ici depuis plus de 20 ans. "Et les courses, il faut quand même continuer à les payer !", enchaîne son collègue Arnaud. "C’est cela qui est malheureux : on subit", résume-t-il en soupirant.

Ce n’est pas la première fois, y compris cette année, que la direction décide ainsi d’arrêter temporairement la production. Et cette situation pourrait bien se reproduire, puisque le groupe Stellantis estime que la crise des semi-conducteurs devrait durer jusqu’à la fin de l’année.