Camion Renault 1:27
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Jean-Luc Boujon, édité par Romain David
Afin que les ouvriers au chômage partiel de la branche de Renault qui fabrique des camions puissent toucher une somme plus proche de leur salaire d'origine, les cadres ont accepté une baisse moyenne de leur rémunération de 8%. 

Quand la lutte contre le Covid-19 abolit même la lutte des classes. Chez Renault Trucks, qui fabrique des camions à Saint-Priest, près de Lyon, les cadres ont accepté de diminuer leur salaire afin que les ouvriers au chômage partiel ne soient pas pénalisés. L'accord a été signé il y a trois jours.

En théorie, la convention de la métallurgie permet aux cadres en chômage partiel de garder 100% de leur salaire. Mais cela n'est pas valable pour les ouvriers. Et, depuis le 18 mars dernier, ceux de Renault Trucks Saint-Priest et Bourg-en-Bresse ne perçoivent plus que 84% de leur rémunération.

"Une perte d’environ 300 euros pour chaque cadre"

Les 2.300 cadres de l'usine ont donc accepté de baisser leur salaire de façon à augmenter celui des ouvriers. "En moyenne, cela va faire une perte d’environ 300 euros pour chaque cadre, soit 8% du salaire", explique à Europe 1 Karine Perrin, chef de projet logistique. "Je suis heureuse de le faire. C’est un acte solidaire dans cette période d’incertitude qui peut ébranler psychologiquement des familles. C’est une juste mesure."

L'employeur fait aussi un geste. Ce qui va donc permettre aux ouvriers de toucher 92% de de leur salaire jusqu'en juillet. Pour Grégory Kiaty, ouvrier à Bourg-en-Bresse, cela fera... "200 euros en plus". "Ça n’est pas rien. C’est une bonne chose cette solidarité entre salariés", salue-t-il. Pour l'heure, la fabrication des camions est à l'arrêt. Seules celle des pièces de rechange se poursuit, à cadence très réduite.