Quand la lutte contre le Covid-19 abolit même la lutte des classes. Chez Renault Trucks, qui fabrique des camions à Saint-Priest, près de Lyon, les cadres ont accepté de diminuer leur salaire afin que les ouvriers au chômage partiel ne soient pas pénalisés. L'accord a été signé il y a trois jours.
En théorie, la convention de la métallurgie permet aux cadres en chômage partiel de garder 100% de leur salaire. Mais cela n'est pas valable pour les ouvriers. Et, depuis le 18 mars dernier, ceux de Renault Trucks Saint-Priest et Bourg-en-Bresse ne perçoivent plus que 84% de leur rémunération.
"Une perte d’environ 300 euros pour chaque cadre"
Les 2.300 cadres de l'usine ont donc accepté de baisser leur salaire de façon à augmenter celui des ouvriers. "En moyenne, cela va faire une perte d’environ 300 euros pour chaque cadre, soit 8% du salaire", explique à Europe 1 Karine Perrin, chef de projet logistique. "Je suis heureuse de le faire. C’est un acte solidaire dans cette période d’incertitude qui peut ébranler psychologiquement des familles. C’est une juste mesure."
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L'employeur fait aussi un geste. Ce qui va donc permettre aux ouvriers de toucher 92% de de leur salaire jusqu'en juillet. Pour Grégory Kiaty, ouvrier à Bourg-en-Bresse, cela fera... "200 euros en plus". "Ça n’est pas rien. C’est une bonne chose cette solidarité entre salariés", salue-t-il. Pour l'heure, la fabrication des camions est à l'arrêt. Seules celle des pièces de rechange se poursuit, à cadence très réduite.