Les prix à la pompe sont repassés au-dessus des deux euros le litre (Illustration). 1:57
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Victor Pourcher et Geoffrey Branger, édité par Gauthier Delomez
Malgré les efforts du gouvernement, les prix de l'essence sont repassés au-dessus de la barre symbolique des deux euros le litre en France. Une augmentation qui pénalise ces automobilistes parisiens, qui espèrent une résolution du conflit en Ukraine à l'origine de la flambée des prix à la pompe.

Une barre symbolique nettement dépassée dans plusieurs stations-service en France. Le prix du litre d'essence est repassé au-dessus des deux euros, selon les derniers chiffres du gouvernement. Cette hausse représente 13 centimes pour le diesel, 14 centimes pour le sans plomb 95 en l'espace seulement d'une semaine. À Paris, les automobilistes qui se présentent à la pompe doivent composer entre colère et découragement.

"J'en ai pour 53 euros, avant je tournais entre 40 et 45 euros"

Sur le panneau lumineux qui affiche le prix, le chiffre 2 est bien de retour, même pour le gazole. Lucie fait le plein de sa petite voiture citadine, avec le sourire malgré le ras-le-bol. "Franchement, c'est abusé. C'est une fortune. Pour le plein de ma voiture, j'en ai pour 53 euros, avant je tournais entre 40 et 45 euros", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

Alain est aussi fataliste. Le regard du sexagénaire fixe le compteur de la pompe. L'aide de 18 centimes mis en place par l'État ne l'a pas vraiment convaincu. "Ça ne sert à rien", tranche-t-il. "Je ne regarde même plus le prix. Je mets de l'essence parce qu'il faut que je roule. Je vais bientôt être la retraite", soupire-t-il.

Les récents achats d'essence des États-Unis en cause

Derrière ces hausses, les récents achats d'essence en masse des acteurs américains, et toujours le conflit en Ukraine, comme le confirme Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières. "Comme l'embargo européen a été confirmé la semaine dernière, cela a rendu le marché du gazole encore plus nerveux puisque l'Europe importe à peu près la moitié de son gazole de la Russie", détaille-t-il sur Europe 1.

Le président de l'Ufip poursuit : "Concomitamment sur le sans plomb, c'est la demande américaine qui a accéléré encore plus tout à coup. C'est ce qu'on appelle la 'driving season' aux États-Unis, c'est-à-dire le moment où les Américains conduisent plus qu'à l'accoutumée." Olivier Gantois ajoute que "cette hausse de la demande aux États-Unis a entraîné une hausse des prix, y compris en Europe".

Avant d'attendre la baisse des prix à la pompe, certains ont eu le réflexe de changer de voiture. L'un d'eux, passé au bioéthanol, confie payer trois foins moins cher son plein.