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Nina Droff, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Depuis le débocage de certaines raffineries, les sociétés de transport qui approvisionnement les stations-service fonctionnent à plein régime. Europe 1 s'est rendue dans le centre logistique d'une société à Plessis-Pâte en région parisienne, où les responsables d’exploitation se cassent la tête pour tenir le rythme de livraison de carburant.

Avec la fin de la grève dans une partie des raffineries comme celle d’Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme, les entreprises de transport de carburant croulent sous le travail, comme ceux de la société Premat. Entre la demande de carburant qui explose et le retard à rattraper, le nombre de commandes a augmenté de plus de 30%, selon Olivier Lagadec, directeur de l’exploitation "carburant" de la société de transport.

30% de commandes supplémentaires

Ce jour-là, l’entreprise doit effectuer une centaine de livraisons avec seulement 35 chauffeurs de camion-citerne disponibles. Les responsables n’ont donc pas d’autre choix que de doubler le temps de travail de leurs chauffeurs. "Depuis plusieurs semaines, nos chauffeurs travaillent six à sept jours par semaine, ils travaillent aussi le week-end, ils font beaucoup plus de tours que d’habitudes", explique Olivier Lagadec au micro d'Europe 1.

D’autant plus que le secteur souffre depuis déjà plusieurs années d’une pénurie de chauffeur. "On en cherche encore aujourd’hui", déplore le directeur de l’exploitation, "si on avait dix chauffeurs de plus, ça nous aiderait déjà beaucoup." Face à ce rythme intenable, la société doit parfois renoncer à des livraisons ou les reporter. "On fait au mieux pour optimiser nos chauffeurs, mais on ne peut pas livrer tout le monde malheureusement" raconte Cathy Bertaux de la société Premat, "on priorise les grandes enseignes et nos clients réguliers."

Des files d’attente aux dépôts pétroliers

Pour ne pas aider la situation, certains ralentissements liés aux grèves persistent au niveau des dépôts pétroliers. Certains dépôts étant toujours fermés, les conducteurs doivent parfois parcourir deux fois plus de kilomètres pour recharger leur camion. Les dépôts toujours ouverts sont, eux, pris d’assaut par les camions, ce qui crée des files d’attente. "Parfois, il y a trois ou quatre heures d’attentes, pour effectuer un seul tour. On perd beaucoup en efficacité là-dessus", déplore Olivier Lagadec.

Les salariés espèrent un retour à la normale le plus vite possible, mais selon eux, il faudra plusieurs semaines avant que la demande se calme.