Le porte-conteneur est coincé depuis quatre jours. 1:08
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Elise Denjean, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Le blocage du canal de Suez, dû à l'échouage d'un immense porte-conteneurs il y a quatre jours, risque de durer : les opérations de dégagement du bateau ont commencé mais s'annoncent périlleuses, entre vents défavorables et risque de cassure. 
DÉCRYPTAGE

Quatre jours de chaos dans le commerce mondial : depuis mardi soir, un porte-conteneurs échoué bloque le Canal de Suez et empêche les bateaux de traverser cet axe maritime majeur, ce qui affole les cours du pétrole. Mais combien de temps cette situation va-t-elle durer ? La réponse est très floue, alors que les premières opérations de dégagement entamées s'annoncent titanesques. Une tentative de renflouer le navire a déjà échoué vendredi.

Des vents défavorables au travail des remorqueurs

Ces opérations sont par nature complexe, en raison des dimensions de ce cargo géant, long de 400 mètres - soit plus de trois terrains de football mis bout à bout -, et lourd de près de 220.000 tonnes. Mais elles sont aussi compliquées par des vents défavorables, jouant contre les remorqueurs qui tentent de tirer le cargo enfoncé dans le sable qui borde le canal. Les pelleteuses s'agitent, mais cela risque de ne pas suffire.

Sur place, les équipes comptent beaucoup sur la fin du week-end : c'est à ce moment-là que la marée atteindra son maximum. Il faudra toutefois redoubler de vigilance pour ne pas casser le bateau. Peut-être faudra-t-il alors enlever quelques conteneurs, mais aussi le pétrole des réservoirs. 

Chaque heure de blocage coûte 400 millions de dollars

Et pour effectuer ce travail périlleux, chaque minute compte. Environ 10% du commerce mondial transite en effet par le canal de Suez, et, selon la revue maritime Lloyd's List, chaque heure de blocage coûte actuellement 400 millions de dollars (près de 340 millions d'euros). Pas moins de 185 navires attendent déjà de pouvoir traverser le canal, alors que la société mandatée pour le "sauvetage" évoque "des jours, voire des semaines" avant la reprise du trafic.