Pas de rabais sur le port du masque en boutique. Les soldes d'été démarrent mercredi, partout en France, mais n'exonéreront pas les consommateurs du respect des gestes barrières destinés à éviter une deuxième vague d'épidémie de coronavirus. Alors que les stocks des magasins sont parfois importants, après deux mois de fermeture au plus fort de la crise sanitaire, les clients seront-ils au rendez-vous ? Les commerçants interrogés par Europe 1 ne cachent pas leur inquiétude.
"Les deux mois qu'on a raté, on ne les récupérera pas"
En périphérie de Toulouse, Dominique étiquette des polos et chemises de grandes marques. "Après le déconfinement, on savait que la saison allait être blanche", soupire-t-elle. "Les deux mois ratés, on ne les récupère pas." Et les choses pourraient, selon elle, s'aggraver en raison de la situation économique et des suppressions de postes annoncées chez Airbus, vivier d'emploi local. "Les gens ont peur de perdre leur emploi" et risquent de faire une croix sur le shopping, craint la commerçante.
Dans le centre-ville, les invendus des mois de mars, d'avril et de mai s'accumulent chez un autre commerçant. "Des pièces à manches qu'il va falloir passer en plein été... On est dans une équation complexe". Résultat : des remises importantes sont prévues dès la première semaine des soldes, avec 40 à 60% de réduction? même pour les grandes marques, et bien davantage pour les géants du prêt à porter.
Des soldes trop tardives ?
À Paris, ce sont les lourds protocoles sanitaires qui inquiètent. Sur les vitrines, des banderoles rouges annoncent l'ouverture du solde, mais à côté d'autres affiches plus petites rappellent la liste des règles à respecter. "Même si c'est les soldes et qu'on espère faire rentrer de l'argent, il faudra respecter les gestes barrières, le masque, le gel..." énumère la vendeuse d'un magasin pour enfants.
Même si certains consommateurs interrogés par Europe 1, désormais familiers des gestes barrières, notamment dans le métro, assurent être prêts à aller faire un tour en boutique, les responsables de magasins le martèlent : ces soldes arrivent pour eux trop tard, alors que tout le monde est déjà parti en vacances.