Bridgestone : cessation d'activité à Béthune, "seule option" pour la direction
À l'issue d'une réunion de crise avec les syndicats, les élus locaux, ainsi que les ministres de l'Industrie et du Travail, le fabricant japonais de pneumatiques a affirmé dans un communiqué que "le projet de cessation totale d'activité" était "la seule option". Pas moins de 863 emplois sont menacés dans ce dossier.
La direction de Bridgestone a indiqué lundi que la fermeture du site de Béthune était "la seule option", mais qu'elle entendait "participer activement à la recherche de solutions pour le site et le territoire". "Bridgestone a étudié toutes les solutions alternatives possibles, notamment celle de nouveaux investissements pour une production de pneus différents à Béthune", a souligné le fabricant de pneumatiques à l'issue d'une réunion de crise avec les syndicats, les élus locaux, les ministres Agnès Pannier-Runacher (Industrie) et Elisabeth Borne (Travail).
Nous sommes aujourd'hui à #Béthune avec @Elisabeth_Borne, aux côtés des élus du territoire, pour une visioconférence avec la direction Europe de #Bridgestone. Nous rencontrerons ensuite les représentants des salariés du site. pic.twitter.com/VuddoaSgrK
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) September 21, 2020
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La "seule solution" pour "sauvegarder la compétitivité en Europe"
"Le projet de cessation totale d'activité est toutefois la seule option qui permettrait de répondre à la surcapacité de production structurelle de Bridgestone et donc de sauvegarder la compétitivité de ses opérations en Europe", selon le groupe. Bridgestone a assuré cependant "rechercher des entreprises susceptibles d'être intéressées par une reprise totale ou partielle du site et des employés ou pour développer des projets permettant de créer de nouvelles activités dans la région".
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Une "contre-expertise" lancée par le gouvernement
L'explication économique de Bridgestone justifiant la fermeture du site de Béthune n'a, semble-t-il, pas eu l'air de convaincre la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher. Cette dernière a d'ores et déjà annoncé que le gouvernement va mandater un cabinet de conseil pour "contre-expertiser" l'ensemble des scénarios qui ont été étudiés par Bridgestone avant de prendre la décision de fermer son usine de Béthune.
Le site #Bridgestone de #Béthune dispose d’un capital humain avec un savoir faire industriel qu’il faut conserver.
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) September 21, 2020
Je serai vigilante à la qualité du dialogue social qui doit permettre d’identifier des scénarios alternatifs à la fermeture et une solution pour chaque salarié. pic.twitter.com/jHe9vpXQzh
Ce travail "nous permettra non seulement de regarder ces scénarios mais également (...) de soumettre des scénarios alternatifs autour de cette technologie du pneu". De son côté, la ministre du Travail Élisabeth Borne a rappelé sur Twitter que le site de Béthune "dispose d’un capital humain avec un savoir faire industriel qu’il faut conserver". Et de prévenir par la même qu'elle sera "vigilante à la qualité du dialogue social qui doit permettre d’identifier des scénarios alternatifs à la fermeture et une solution pour chaque salarié".
Les syndicats conservent "un petit espoir"
Malgré ce revers, les syndicats du site de Béthune ont indiqué conserver "un petit espoir" de ne pas voir l'usine fermer ses portes à l'horizon 2021. "On connait cette direction de Bridgestone, comment elle opère. Mais il y a quand même un petit espoir du fait qu'ils acceptent de discuter : on aurait pu dire la porte est fermée, pas de discussion. Donc on s'accroche à ça", a déclaré Bruno Wable, secrétaire-adjoint de la CGT. Direction et syndicats avaient signé vendredi "un accord de méthode" donnant cinq mois à la discussion et rouvrant des scénarios alternatifs à la fermeture de ce site.