Interdire purement et simplement le "Black Friday" n'est pas possible en France. 2:00
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Roland Perez , modifié à
En plein reconfinement, les petits commerçants ont bataillé ferme pour empêcher les plateformes d'e-commerce de proposer d'importantes promotions pour le fameux "Black Friday". Finalement, ils ont obtenu un report d'une semaine. Car interdire purement et simplement cette journée est légalement impossible pour l'exécutif.
DÉCRYPTAGE

C'est une petite victoire pour les petits commerçants : le "Black Friday", cette journée où sont traditionnellement proposées d'importantes promotions dans les magasins mais surtout sur les grosses plateformes d'e-commerce, va être repoussé d'une semaine, le 4 décembre au lieu du 27 novembre. En plein reconfinement en effet, et alors que seul le retrait en magasin est autorisé pour les commerces physiques, c'était selon ces derniers de la concurrence déloyale. En réalité, ils auraient même préféré que ce "Black Friday" soit purement et simplement interdit, soutenant que ces ristournes sont sans contrôle, abusives et trompeuses pour la plupart. Mais aucun dispositif légal ne peut bloquer ces ventes à prix cassés.

Seule la vente à perte est interdite

En France en effet, les promotions ne sont pas interdites mais encadrées légalement. Concrètement, cela signifie qu'autant les soldes obéissent à des règles strictes, sur la période où elles sont possibles et les prix qui peuvent être pratiquées, autant les promotions, même en ligne, peuvent se faire à tout moment pour accélérer l'écoulement de leurs stocks. Elles doivent simplement être très limitées dans le temps, ce qui est le cas du "Black Friday", et ne peuvent porter que sur une série de produits, ou n'être réservés qu'aux clients habituels.

 

En revanche, le commerçant ne peut revendre des produits à un prix inférieur de celui auquel il les a achetés. La vente à perte est interdite lors des promotions. C'est d'ailleurs ce qui fait polémique, car les ristournes promises lors du "Black Friday" sont parfois de -50 à -70%, ce qui laisse supposer une vente à perte illégale. Mais sinon, confinement ou pas, il n'est pas possible d'interdire les promotions, et donc le "Black Friday". 

Du côté de l'Union européenne, une directive précise depuis 2011 qu'aucune opération commerciale ne saurait être interdite. Et ce au nom de la liberté de commerce. Sauf à démontrer que cette pratique est déloyale selon des critères précis, le "Black Friday" est donc autorisé par la cour de justice des communautés européennes.