2:34
  • Copié
Jean-Pierre Montanay, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors que leur image se dégrade, et que les appels à boycotter l'avion se multiplient, les compagnies aériennes tentent de s'adapter, plus vite que prévu, pour proposer un avion plus propre. Quitte à multiplier les pistes, même les plus surprenantes, en s'inspirant par exemple du vol des oiseaux migrateurs. 

Face à la dégradation de leur image, les compagnies aériennes vont devoir s'adapter plus vite que prévu. Fragilisées par le mouvement "honte de voler", qui appelle au boycott de l’avion, les compagnies aériennes doivent désormais accélérer leur action contre le CO2 pour proposer, demain, un avion propre. 

La date fixée pour réduire de moitié les émissions dans le ciel est 2050. Mais pour les compagnies qui veulent à tout prix éviter le divorce entre les voyageurs et l’avion, c'est trop loin. Il y a donc urgence à leur envoyer des signaux dès maintenant. Mais que faire ? Solution la plus durable, la compensation : certaines compagnies s’engagent déjà à annuler l’empreinte carbone de leurs vols en finançant des programmes de reforestation.

Plus durable : la piste du biocarburant. Il représente pour l’instant seulement 0,05 % d’un réservoir d’avion. Cela représente 80 % de dioxyde de carbone en moins mais il reste 4 à 5 fois plus cher que le kérosène, qui plombe déjà la facture des compagnies. Alors, sans subvention des États pour soutenir cette filière, pas de carburant vert dans un horizon proche.

Un jet hybride testé en 2021 par Airbus et Rolls Royce

Des progrès sont encore possibles sur les moteurs. La prochaine étape est l’hybride, avec par exemple un moteur électrique à la manœuvre pour le décollage et l’atterrissage. Une fois en vol, un moteur à réacteur prendrait le relais. Airbus et Rolls Royce comptent même tester fin 2021 un prototype de jet hybride avec le moteur électrique le plus puissant jamais embarqué sur un avion. Le tout électrique n'arrivera pas avant 2050, les batteries n'étant pas assez puissantes et surtout trop lourdes pour faire décoller un moyen ou long courrier.

Des avions volant l'un derrière l'autre ?

Dans cette course contre la montre, certains acteurs sont prêts à expérimenter toutes les idées. En copiant la nature, Airbus s’inspire du vol des oiseaux migrateurs, les oies ou les cormorans, qui, lors de leurs longs périples, volent en forme de V. Les oiseaux suiveurs profitent de l’aspiration créée par les oiseaux de tête. Alors, s'il n'est pas question de faire voler une escadrille d’A320 entre Paris et New York comme des palmipèdes, Airbus envisage néanmoins d’assurer d’ici 2025 des longs courrier par paire, un appareil derrière l’autre à 3 kilomètres de distance. Le constructeur table sur une économie de près de 10% de kérosène pour l’avion suiveur, à condition que le contrôle aérien autorise ces drôles de vols en duo.