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Océane Herrero , modifié à
Le patron d'Edenred, Bertrand Dumazy, a plaidé pour des plafonds de dépenses plus généreux pour les titres-restaurants, afin que les consommateurs dépensent davantage. Il s'agit selon lui d'une manière efficace de venir en aide aux restaurateurs durement affectés par la crise sanitaire et le confinement. 

Les titres-restaurants ont permis, après la période du confinement qui a sinistré la restauration, de faire revenir les clients à l'heure de la pause déjeuner. Mais selon Bertrand Dumazy, patron d'Edenred, il faut aller encore plus loin : il plaide pour une augmentation du plafond de dépense journalier de ce mode de paiement. Ce plafond a en effet varié ces derniers mois. A l'origine fixé à 19 euros, il atteint actuellement 38 euros. Cette hausse décidée par le gouvernement avait déjà pour objectif, à la fin du confinement, d'encourager les salariés qui avaient accumulé de l'argent par ce biais-là à le dépenser.

Cette opération semble pour le moment réussie. En effet, "le panier moyen [c'est-à-dire la somme dépensée par repas, NDLR] est passé de 14 à 21 euros", souligne Bertrand Dumazy. Une augmentation de 50% qui, selon le patron d'Edenred, va de pair avec le rehaussement du plafond de paiement. "Nos amis restaurateurs qui souffrent du fait du covid ne peuvent pas accueillir plus de personnes dans leurs restaurants. Ils travaillent en outre à coûts fixes. Donc le seul moyen pour eux de s'en sortir, c'est que le panier moyen des clients augmente", décrypte Bertrand Dumazy. Selon les estimations d'Edenred, l'augmentation du plafond permettra aux restaurateurs d'encaisser "500 millions d'euros supplémentaires" d'ici à la fin de l'année 2020. 

Augmenter le montant mensuel

Ainsi, Edenred souhaite non seulement que le plafond journalier de dépenses reste haut, mais aussi que l'allocation totale, c'est-à-dire la somme mensuelle disponible grâce aux titres-restaurants, augmente. "C'est notre deuxième combat. Mais comme nous sommes en France, il faut de l'énergie et le sourire pour changer les choses", estime Bertrand Dumazy. 

Le rehaussement du plafond de paiement ne peut, dans la formule actuelle, bénéficier qu'à un type d'enseigne: la restauration. Faut-il élargir ce dispositif pour donner aux consommateurs la possibilité de payer davantage leurs courses au supermarché au moyen de tickets restaurant ? Sur ce point, Bertrand Dumazy se montre prudent. "Il se trouve qu'aujourd'hui, ceux qui souffrent le plus, ce sont quand-même les restaurateurs", argumente-t-il. "Il faut donc faire en sorte que ce flux d'argent fléché profite en premier lieu aux restaurateurs qui sont dans une situation difficile."

Pas de baisse de la commission pour les restaurateurs

Un système plus souple et plus généreux pour les restaurants : si Bertrand Dumazy souhaite une révision à la hausse des plafonds de paiement, il écarte en revanche l'idée de baisser la commission d'Edenred. Sur chaque transaction, l'entreprise prélève en effet 4% du montant payé. C'est ainsi qu'elle se finance. "On ne fera pas plus sur les commissions", conclut le patron d'Edenred.