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Malgré un contexte social tendu et une économie affaiblie, la France reste attractive aux yeux des investisseurs étrangers, selon une étude du baromètre EY de l'attractivité de la France, publié ce mercredi. Mais les interrogés émettent cependant quelques réserves à cause du contexte économique et social qu'a pu connaître l'Hexagone ces derniers mois. 

Une conjoncture mondiale tendue, un ralentissement économique, des tensions sociales... Malgré ces multiples chocs qu'a pu traverser la France, elle reste néanmoins attractive et continue de séduire les investisseurs étrangers, selon le baromètre EY de l'attractivité de la France en 2024. Avec 1.194 projets annoncés, la France a conservé en 2023 la première place au palmarès européen pour l’accueil des investissements étrangers, et ce, pour la cinquième année consécutive, devant le Royaume-Uni et l'Allemagne.

"Les investisseurs du monde entier, de France, d’Europe et d’ailleurs, ont confiance en la France et viennent investir dans notre pays pour y créer de la valeur, pour y payer des impôts et pour y créer des emplois", salue Charles Rodwell, député Renaissance des Yvelines. Par ailleurs, 76% des 204 dirigeants interrogés par EY pensent que la France peut encore améliorer son attractivité d'ici à trois ans.

Des régions françaises attractives aux yeux des investisseurs étrangers

Les entreprises à capitaux étrangers ont généré plus d’emplois en 2023, avec près de 40.000 emplois supplémentaires, soit 4% de plus qu’en 2022, et ce, malgré la baisse du nombre d’investissements. Avec 530 usines implantées ou étendues en France en 2023, soit 44% des projets.

Cette réindustrialisation a généré 20.545 emplois, avec une augmentation des projets de décarbonation et de robotisation, mais aussi plus d’investissements dans la mobilité électrique, l’IA et la santé. Et l’offre régionale séduit aussi les investisseurs étrangers, notamment dans cinq régions : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Occitanie. Elles figurent toutes dans le top 15 européen en 2024. La France plaît également au-delà des grandes métropoles : les zones rurales et villes moyennes accueillent 45% des investissements directs étrangers en 2023.

Une perte de vitesse dans certains domaines et quelques points faibles

Mais ces industries pointent du doigt certains points faibles, notamment dans une future implantation en France où les dirigeants soulignent la persistance d’un déficit de compétitivité. Le climat social de la France a marqué les esprits des investisseurs où la qualité de vie subit des reproches qui étaient moins apparents jusqu’à présent, selon le baromètre.

Le coût de l’énergie reste, quant à lui, un point de vigilance important. Les dirigeants ont sans doute en mémoire les effets de la flambée des prix en 2022 et 2023, ainsi que les incertitudes possibles sur l’approvisionnement. Aussi, EY note qu'il est plus difficile pour les PME, que les grands groupes, à s’implanter ou à envisager un développement de leurs activités en France au cours de l’année 2024 (58% vs 77%).

Certains secteurs industriels historiques, comme la chimie et l’agroalimentaire, sont aussi en perte de vitesse, avec un nombre d’investissements étrangers en baisse de 23% et de 24% en 2023. Le Royaume-Uni reste un compétiteur très robuste sur les sièges sociaux, les services financiers et le digital. Si l’on combine ces trois domaines d’activité, 245 projets de ce type ont été recensés en France vs 451 au Royaume-Uni. Pour ces raisons, le Grand Londres repasse de peu devant l’Île-de-France au classement européen des régions (359 projets vs 300).