Assurance chômage : Gattaz défend l'accord face aux critiques

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avec AFP
Les partenaires sociaux ont réussi à se mettre d'accord in extremis mercredi dernier sur les nouvelles règles d'assurance chômage, au prix d'importantes concessions.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, défend l'accord sur l'assurance chômage face aux critiques dans ses rangs, expliquant qu'un échec aurait "donné des arguments à ceux qui veulent surtaxer les CDD et étatiser l'assurance chômage".

"Fin de la surtaxation des CDD". "Cet accord dégage un milliard d'euros d'économies, programme la fin de la surtaxation des CDD, et instaure une contribution temporaire qui est compensée : je n'aurais jamais accepté d'augmentation du coût du travail", explique Pierre Gattaz dans un entretien au Progrès et au Dauphiné Libéré à paraître mardi. "Et si nous avions échoué, nous aurions donné des arguments à ceux qui veulent surtaxer les CDD et étatiser l'assurance chômage", se justifie la patron des patrons, attendu mardi au Printemps des entrepreneurs à Villeurbanne.

Un accord trouvé mardi et des critiques. Les partenaires sociaux ont réussi à se mettre d'accord in extremis mercredi dernier sur les nouvelles règles d'assurance chômage, au prix d'importantes concessions, patronat et syndicats marquant leur volonté de garder la main sur le régime face à la menace de certains candidats à la présidentielle d'en reprendre les rênes. Le patronat a donc fini par accepter une légère hausse de ses cotisations et un maintien pendant 18 mois de la surcotisation sur les CDD d'usage, moyennant une baisse des cotisations AGS (organisme de garantie des salaires). Bien que le coût total soit quasi nul pour les entreprises, la pilule est mal passée dans certaines fédérations professionnelles, au point que le président de la fédération du bâtiment, Jacques Chanut, a démissionné du pôle social du Medef.

Les propositions des candidats à la présidentielle. Les programmes de certains favoris des sondages mettent à mal le paritarisme. Emmanuel Macron (En Marche!) prévoit de transformer l'assurance chômage en un régime universel "piloté" par l'Etat, et prône un système de bonus-malus pour les contrats courts. François Fillon (LR), favorable à une dégressivité des allocations chômage, a menacé de reprendre la main si le résultat des négociations ne lui convenait pas.