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Barthélémy Philippe / Crédits photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
C’est imminent… à 7h30 ce mardi, l’INSEE va dévoiler le taux de chômage au quatrième trimestre 2023. Et l’optimisme n’est pas vraiment de mise pour cet indicateur très attendu… Après deux semestres de hausse consécutive, la France affichait un taux de chômage de 7,4% à la fin du deuxième trimestre, soit 2,3 millions de personnes sans emploi. Et tout porte à croire que la situation va encore se dégrader.

Le chômage de retour pour longtemps ? Après avoir atteint un point bas historique au premier semestre 2023, le chômage remonte lentement, mais sûrement. Et la publication du taux de chômage pour le quatrième trimestre devrait confirmer cette tendance à la dégradation sur le marché du travail.

Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, il y a eu 8 000 destructions d’emploi au quatrième trimestre 2023. Inévitablement, le taux de chômage va suivre, estime l'économiste Eric Heyer. "Il y a toujours plus de jeunes qui arrivent sur le marché du travail que de seniors qui partent à la retraite. Vous avez une population active qui augmente, un emploi qui a baissé. Donc, la différence, c'est le chômage", explique-t-il.

Une situation économique qui se dégrade

Le chômage devrait même atteindre 7,9% en fin d’année, selon les estimations de l’Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE). Plusieurs facteurs sont en cause. La réforme des retraites qui retarde l’âge de départ va accroître le nombre de seniors dans la population active. Mais aussi celui des chômeurs, puisqu’un quart d’entre eux devrait s’inscrire à France Travail.

La bascule obligatoire des allocataires du RSA chez France Travail devrait aussi faire grimper le nombre de chômeurs. D’autant plus que la situation économique se dégrade. La Banque de France prévoit moins de 1% de croissance cette année.

C’est un chiffre insuffisant pour créer des emplois.  "On serait sur un niveau de croissance qui est neutre en terme d’emploi. Et puisque la population active va augmenter, ça ne peut qu’engendrer qu’une hausse du taux de chômage", explique Eric Heyer. Autant d’éléments qui fragilisent l’objectif fixé par Emmanuel Macron : atteindre le plein emploi en 2027, c’est-à-dire passer sous la barre des 5% de chômage.