Air France-KLM : notre prise de participation n'a pas été "orthodoxe", reconnait un ministre néerlandais

L'entrée des Pays-Bas au capital d'Air France-KLM a été déclenchée par les doutes des Néerlandais sur la stratégie du groupe.
L'entrée des Pays-Bas au capital d'Air France-KLM a été déclenchée par les doutes des Néerlandais sur la stratégie du groupe. © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Bruno Le Maire a annoncé vendredi le lancement d'un "processus de travail" entre la France et les Pays-Bas pour améliorer les performances d'Air France-KLM. Le ministre néerlandais de l'Economie a reconnu de son côté que la prise de participation des Pays-Bas dans le capital d'Air France-KLM n'avait pas été "orthodoxe".

La France et les Pays-Bas vont lancer un "processus de travail" pour améliorer les performances d'Air France-KLM et ses conclusions seront rendues d'ici fin juin, a annoncé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire après un entretien avec son homologue néerlandais qui visait apaiser les tensions entre les deux gouvernements après la prise de participation surprise de 14% de l'Etat néerlandais dans le groupe aérien franco-néerlandais.

Wopke Hoekstra a reconnu de son côté que la prise de participation surprise de 14% de l'Etat néerlandais dans le groupe aérien franco-néerlandais n'avait pas été "orthodoxe", à l'issue d'un entretien avec Bruno Le Maire. Cette prise de participation surprise, avait été réalisée en début de semaine sans concertation avec les autres partenaires d’Air France-KLM, à commencer par l’État français, actionnaire majoritaire.

"Nous avons surtout voulu nous tourner vers l'avenir". "Nous nous nous sommes expliqués", a dit le ministre français. "Nous avons surtout voulu nous tourner vers l'avenir avec, comme seul objectif, de faire d'Air France-KLM la compagnie aérienne la plus performante au monde". "Pour cela, un processus de travail a été mis en place. Il rendra ses conclusions d'ici la fin du mois de juin et travaillera en parfaite intelligence avec Ben Smith", le patron d'Air France-KLM, a-t-il ajouté. "Nous réaffirmons notre soutien à Ben Smith", a poursuivi le ministre.

"Nous voulons que le groupe améliore ses performances". "Le résultat final devra être équitable et équilibré pour les deux parties", selon un communiqué des deux ministres diffusé après la réunion. Le groupe de travail mis en place sera présidé par Martin Vial, directeur général de l'Agence des participations de l'Etat (APE) et son homologue néerlandais, Christian Rebergeen, selon le communiqué. "Nous voulons que le groupe améliore ses performances, nous voulons nous y atteler" (avec la France), a expliqué le ministre néerlandais en soulignant qu'"il n'y a pas d'autre choix qu'une place pour KLM dans le groupe".

Des doutes sur la stratégie du groupe. L'entrée des Pays-Bas au capital d'Air France-KLM a été déclenchée par les doutes des Néerlandais sur la stratégie du groupe et la crainte de voir leurs intérêts négligés. La Haye craint notamment qu'à terme, une grande partie des vols de KLM ne soit transférée à Paris, ce qui ferait perdre à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol sa fonction de hub. L'irruption néerlandaise au capital de la compagnie a fait l'effet d'une douche froide à Paris, Bercy évoquant une décision "inamicale" et des méthodes de "trader". Le président Emmanuel Macron était monté au créneau pour demander aux Pays-Bas de "clarifier leurs intentions".