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Absentéisme au travail : la fausse bonne idée des jours de carence

Baptiste Morin . 1 min

Face à l'absentéisme au travail qui bat tous les records, le gouvernement cherche des pistes pour y remédier. Parmi les pistes : augmenter le nombre de jours de carence pour les salariés. Et si l'idée pourrait faire du chemin, du côté de Bercy, le diagnostic dressé n'est peut-être pas le bon.

Pour trouver des économies, le gouvernement compte s'attaquer à l'absentéisme au travail. Le taux d'absentéisme a atteint le niveau record de près de 5,8% l'année dernière. Alors, pour répondre à la hausse de l'absentéisme, une idée revient régulièrement dans le débat public : augmenter le nombre de jours de carence de façon à décourager les arrêts de courte durée. 

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Mais le diagnostic n'est pas le bon. Si les arrêts-maladies de moins de 8 jours sont nombreux, ils ne représentent que 4% des dépenses. Ajouter des jours de carence aura tendance à faire encore augmenter ces arrêts de longue durée, explique l'économiste Laurent Cappelletti. 

Une politique qui devrait se concentrer sur les arrêts de longues durées

"On va forcer finalement des gens qui ne devraient pas aller travailler, à venir travailler. Ça s'appelle le présentéisme. Mais, quand vous faites du présentéisme en fait, vous maximisez la durée d'absentéisme futur. C'est confirmé par tous les travaux effectivement sur le sujet", assure le professeur au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers). 

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En 2024, d'après le cabinet Mercer, ce sont les arrêts longs qui ont le plus augmenté. Or ce sont ces arrêts de longues durées qui doivent être traités, car s'ils ne représentent que 7% des absences, ils pèsent pour près de 45% de la dépense. Une urgence budgétaire et de santé publique pour le gouvernement.