Si vous rêvez de partir en vacances cet été, attendez un peu avant de faire des plans. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a estimé cette semaine qu’il faudrait attendre au moins jusqu'au 2 juin pour autoriser, ou pas, des sorties à plus de 100 kilomètres de chez soi. À cause du coronavirus, la saison estivale est en suspens. Mais les professionnels du tourisme se préparent malgré tout, comme dans les Alpes, où les stations s’adaptent pour accueillir d’éventuels touristes. Après une excellente saison d'hiver, bien que tronquée sur la fin, elles espèrent sauver leur été.
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Beaucoup de questions sans réponse
"On est comme tout le monde. On a beaucoup d’incertitudes sur ce qu’il va être possible de faire pour cet été et ce qui ne sera pas possible", explique Hélène Madec, directrice de l’office de tourisme de Megève, en Haute-Savoie. Elle ne sait pas encore quand la station pourra ouvrir ses portes aux touristes. "On s’interroge beaucoup, notamment sur l'accueil des touristes en toute sécurité. Il faut rassurer, mais en même temps on ne sait pas vraiment où on va."
Mêmes interrogations plus au sud, aux Deux-Alpes, en Isère. "On suit les communications du gouvernement. Pour l'instant, on garde la date du 6 juin pour le début de saison. Date qui était fixée avant le confinement. Mais ça peut changer à tout moment", confesse le maire de la commune, Stéphane Sauvebois. Dans l'attente, la station, une des rares où il est possible de skier l’été sur un glacier, essaye déjà de s'intéresser aux questions logistiques. "Ce n'est pas simple. Combien de personnes pouvons-nous mettre dans un télécabine ? C'est déterminant mais nous ne savons pas pour l’instant."
La nature pour oublier le confinement
En attendant une date et des consignes précises de la part des autorités, les stations planchent donc sur un été encore flou. Mais accueillir des touristes est une chose. Les occuper en est une autre. "Est-ce qu’on aura un accès à la montagne comme on le connaît d’habitude ? On ne pourra certainement pas faire de grands événements donc on a dû repenser tout notre été, c’est-à-dire redéployer toute notre stratégie, tout réécrire", précise Hélène Madec, de l'office de tourisme de Megève.
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"Pourquoi ne pas faire redécouvrir notre montagne ?"
Festivals annulés, foules nombreuses interdites, événements en intérieurs peu envisageables : tout est bouleversé. À la place, les stations alpines misent un atout fort : la nature. "On n'exploitait peut-être pas totalement son potentiel avant", reconnaît Hélène Madec. "Pourquoi ne pas faire redécouvrir notre montagne ?", abonde Stéphane Sauvebois, le maire des Deux-Alpes, qui espère la venue de citadins à la recherche de grands espaces après deux mois de confinement. "Il y aura du parapente et toutes ces activités d'extérieur classiques bien évidemment. Mais nous allons peut-être en proposer d'autres, plus simples, avec de la découverte, de la balade."
Plutôt que des activités qui concentrent la foule, Megève envisage des activités en petit groupe. "On est tout à fait capable d'organiser des sorties à huit maximum en montagne. Par exemple, aller chercher des fruits, des fromages ou des plantes typiques de notre région, puis les cuisiner avec un restaurateur de la ville et repartir avec un souvenir à déguster", illustre Hélène Madec. "Quoi qu'il arrive, à Megève, tout le monde est décidé à faire une saison d’été." De l’optimisme donc. Mais partout le même son de cloche : une réouverture dès le mois de juin serait la bienvenue.