Renault, PSA : "Montebourg est complice"

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT d'Aulnay-sous-Bois
Jean-Pierre Mercier, délégué CGT d'Aulnay-sous-Bois © REUTERS
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Thomas Morel , modifié à
INTERVIEW E1 - Pour Jean-Pierre Mercier, de la CGT, les salariés de ces groupes doivent s'allier.

"Ecœurant". Pour Jean-Pierre Mercier, délégué syndical de l'usine PSA d'Aulnay sous Bois interrogé jeudi matin sur Europe 1, la position du gouvernement, qui a apporté mercredi son soutien au plan de suppression de postes de Renault, est inacceptable. Il y a quelques mois, il avait promis d'aider les salariés de Peugeot-Citroën.

 • "Maître chanteur". "Renault est devenu le plus grand maître chanteur en France. 7.500 suppressions d'emplois, ce sont 7.500 jeunes qui ne pourront pas trouver de travail chez Renault", estime Jean-Pierre Mercier. Selon lui, la direction du constructeur automobile a mis le couteau sous la gorge de ses salariés : "On a affaire à un chantage à l'emploi. C'est : 'vous signez les accords de compétitivité, ça veut dire rogner sur les RTT, travailler plus, des mobilités imposées, et peut-être qu'en échange on ne fermera pas d'usine'."

Le "silence" sur PSA. La bienveillance du gouvernement à l'égard de Renault rappelle beaucoup, pour le délégué syndical, la gestion du dossier PSA. "Quand c'était PSA, là on avait des fermetures d'usines, là on avait des licenciements à la clé. Mais on a simplement eu droit à des mots, quelques paroles prononcées au mois de juillet, et depuis c'est le silence radio." Un comportement qui lui laisse à penser qu' "Il y a une véritable complicité de la part d'Arnaud Montebourg, que ce soit vis-à-vis des patrons de Renault ou des patrons de Peugeot".

Agir "main dans la main". Afin de renverser la vapeur, Jean-Pierre Mercier souhaite que les salariés de PSA et de Renault mènent des actions main dans la main pour obtenir des avancées de la part de leurs directions respectives. "On est en grève à Aulnay, il y a des grèves dans les usines Renault, il faut que les travailleurs des deux groupes se donnent la main. Unis, on peut faire reculer nos patrons."