Plan de retraites anticipées chez Renault

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avec agences , modifié à
Le constructeur automobile propose 3.000 départs anticipés, les syndicats y voient un dégraissage.

A peine la réforme des retraites votée, Renault s'engouffre dans la voie ouverte sur la pénibilité. Le constructeur automobile a proposé mardi des départs anticipés à la retraite à 3.000 salariés sur trois ans. Un dispositif réclamé par les syndicats mais perçu comme un dégraissage, dans la mesure où la direction n'a pas encore annoncé d'embauches en parallèle. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a elle-même jugé cette mesure "étonnante".

"Il ne s'agit pas d'une préretraite"

La mesure serait ouverte aux ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise de la maison-mère et des filiales industrielles en France, âgés de 58 ans et plus début 2011, et ayant effectué 15 années de travail posté ou ayant une incapacité permanente d'au moins 10%. Les salariés concernés partiraient dans un cadre financé par l'entreprise jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite. Renault joue sur les mots et précis qu'"il ne s'agit pas d'une préretraite". Le salaire de remplacement pourrait s'élever à 75% du salaire brut. Chez Renault "au moins 95% des personnes éligibles vont y souscrire, c'est une demande forte", évalue la CFE-CGC.

"Cela ressemble à une diminution des effectifs"

Les syndicats de Renault étaient en effet demandeurs d'un tel dispositif. Mais ils avaient déjà fait part de leurs craintes d'un plan de départs anticipés la semaine dernière. Selon eux, l'annonce de Renault cache un dégraissage. "Le souci est que l'on n'a pas eu le niveau des embauches en parallèle, donc pour l'instant tout cela ressemble à une diminution des effectifs", a estimé un responsable de la CFE-CGC. La CGT dénonce également "un plan de réduction ou d'ajustement d'effectifs qui ne dit pas son nom".

La présidente du Medef Laurence Parisot a indiqué trouver "tout à fait étonnant que, quelques jours après l'adoption d'une réforme importante pour l'économie du pays et pour les salariés, un signal contradictoire soit émis par une entreprise dont un des actionnaires est l'Etat".