PSA a remodelé son "contrat social"

Le groupe PSA est en train de revoir ses conditions de travail et de rémunération pour cesser de perdre de l'argent et tenter de regagner des parts de marchés.
Le groupe PSA est en train de revoir ses conditions de travail et de rémunération pour cesser de perdre de l'argent et tenter de regagner des parts de marchés. © REUTERS
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Ce plan de compétitivité a été adopté officiellement jeudi. Quatre syndicats sur six l'ont adopté.

L’INFO. PSA vient d’adopter un nouveau "contrat social", qui aurait tout aussi bien pu être baptisé "pacte de compétitivité". Le constructeur automobile a en effet réussi à convaincre un nombre suffisant de syndicats pour modifier les conditions salariales et de travail. Objectif affiché : abaisser les coûts et regagner en flexibilité pour relancer les ventes. Ce plan de compétitivité doit être adopté officiellement jeudi lors du comité central d’entreprise.

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Le constat : PSA va mal. Les ventes de voitures en Europe ont chuté depuis 2008, plongeant dans la crise un groupe PSA déjà fragile. Résultat, le constructeur automobile a essuyé en 2012 une perte nette record de 5 milliards d'euros et a même été évincé du CAC 40. L’entreprise a donc pris toute une série de mesures pour s'en sortir : suppression de plus de 11.000 postes dans l'Hexagone, fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois et réduction de ses dépenses d'investissement et de R&D. L’accord de compétitivité en cours de validation est la dernière étape de ce grand chantier.
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Quatre syndicats sur six. Pour changer les règles du jeu en matière de rémunération et de conditions de travail, PSA a besoin de l’accord d’au moins 30% des employés, via les syndicats qui les représentent. C’est désormais chose faite, puisque Force Ouvrière, la CFTC,  le GSEA et la CFE-CGC ont donné leur accord, estimant que la situation l’impose. La CFDT et la CGT s’y opposent mais ne disposent pas d’un poids suffisant pour bloquer les négociations.

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Les concessions acceptées par les salariés. Concrètement, ce plan prévoit un quasi-gel des salaires en 2014 et une plus grande flexibilité dans la gestion des cadences et des mobilités.

Ce que les salariés y gagnent en échange. L’assurance que leur outil de travail ne disparaitra pas. En échange de l’effort consenti, PSA s’engage en effet à maintenir ses sites en France d'ici à 2016 et à augmenter la production.

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Un plan inspiré de Renault. Confronté aux mêmes problèmes de ventes automobiles en chute et d’un coût du travail jugé trop élevé, Renault a lui aussi décidé de regagner en compétitivité. Pour cela, l’entreprise a présenté en mars 2013 le deal suivant aux employés : pas de fermeture de site d’ici 2016 et une augmentation de la production en échange d’un gel des salaires pour 2013, d’un allongement de la durée du travail et d’une réduction d'effectifs de 8.200 personnes, via des départs à la retraite ou des démissions.
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