OGM : les agriculteurs proposent un deal au gouvernement

Les agriculteurs ne contesteront pas une nouvelle interdiction du Monsanto 810 en échange d'un débat sur d'autres OGM.
Les agriculteurs ne contesteront pas une nouvelle interdiction du Monsanto 810 en échange d'un débat sur d'autres OGM. © MAXPPP
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et Pascal Berthelot , modifié à
INFO E1- Ils ne contesteront pas une nouvelle interdiction du Mon810 en échange d'un débat sur d'autres OGM.

L'info. Depuis vendredi matin, les agriculteurs français peuvent à nouveau planter du maïs OGM Monsanto 810 dans leurs champs. Le Conseil d'Etat a en effet annulé jeudi l'interdiction d'exploiter cette semence transgénique au motif que rien ne prouve qu'elle est dangereuse pour la santé ou pour l'environnement. Le hic, c'est que la saison des semis est terminée. Elle reprendra au printemps prochain, mais il y a fort à parier qu'entre-temps le gouvernement aura repris un nouvel arrêté d'interdiction, comme le promet Stéphane le Foll, le ministre de l'Agriculture. Pour sortir de ce jeu stérile entre producteurs de maïs et gouvernement, les agriculteurs proposent un deal au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

La proposition. Les agriculteurs proposent donc d'abandonner le maïs OGM Monsanto 810 - ils ne veulent plus cultiver cette plante transgénique -  et assurent qu'ils ne contesteront pas en justice la nouvelle interdiction qui sortira avant les prochains semis en mars. Mais en compensation, ils demandent au gouvernement d'organiser un grand débat public sur d'autres OGM.

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Un OGM écolo. Les paysans souhaitent une concertation sur des OGM écologiques, alors que le Monsanto 810 est un OGM insecticide, c'est-à-dire qu'il tue certains insectes. Ils veulent pouvoir cultiver un maïs résistant à la sécheresse, par exemple, qui consommerait beaucoup moins d'eau, ou encore une plante qui fixerait l'azote de l'air, ce qui réduirait sensiblement les apports d'engrais dans les champs. Leur objectif est de faire évoluer l'opinion publique qui pour l'instant rejette en bloc les OGM, quelle que soit leur caractéristique.

Vers une "agro-révolution". Les producteurs de maïs ont donc écrit à Jean-Marc Ayrault pour lui proposer ce deal, la semaine dernière. Et le hasard a voulu que, jeudi, les défenseurs des OGM étaient dans le bureau du ministre de l'Agriculture quelques minutes après l'annonce de la décision du Conseil d'Etat. Stéphane le Foll ne s'est pas montré hostile à cette proposition. Il est d'ailleurs lui-même convaincu que la biotechnologie OGM peut être une arme efficace dans l'"agro-révolution" qu'il appelle de ses voeux, c'est-à-dire une agriculture propre.