Estrosi veut plafonner les marges des grandes surfaces

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et Carole Ferry , modifié à
- Le député propose une loi imposant une marge maximum sur certains produits.

Christian Estrosi veut imposer une plus grande transparence des marges à la grande distribution. C’est ce qu’il a annoncé mercredi matin au micro d’Europe1. Le député-maire de Nice a rédigé un texte de loi sur le sujet, "déjà cosigné par plus de 80 députés UMP".

Ce texte prévoit d’imposer "une marge maximum de 20% sur chaque produit de première nécessité", comme le beurre, la farine, l’eau ou le sucre. Ce texte propose également d’obliger les distributeurs à afficher leur marge nette et de mettre à disposition des clients un tableau "avec le prix acheté au producteur, le prix de vente au distributeur et le prix vendu au client pour chaque produit". Pour l’ancien ministre de l’Industrie, il s’agit de "contrer la montée des prix et redonner du pouvoir d’achat aux salariés".

Regardez l’intégralité de l’interview (il évoque le sujet à 5'20) :

Un discours "démagogique"

Jacques Crécel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, juge quant à lui le discours de Christian Estrosi "facile, démagogique et totalement éloigné des réalités de terrain". Selon lui, les marges moyennes ne sont que de 1,5% et servent à payer les employés. Qui plus est, il est prévu que les marges soient bientôt indiquées par rayon.

Pour lui, "il faut arrêter les fantasmes" :

Le manque de transparence persiste

Pour l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, en revanche, la proposition va dans le bon sens, et s’annonce beaucoup plus efficace que le "panier des essentiels" au bilan mitigé. Car le principal obstacle à la limitation des prix est, aux yeux des associations, le manque de transparence. "Comme toujours, la grande distribution nous dit qu'il ne faut pas confondre marge brute et marge net, qui reflète les bénéfices", a réagi sur Europe 1 Olivier Andrault, de l'UFC-Que Choisir.

"La question est de savoir quel est le bénéfice par produit, parce que ce chiffre de 1,5% qu'on entend année après année est un chiffre moyen", poursuit-il, avant d'ajouter : "cela fait deux ans qu'on leur demande de nous donner la construction des prix produit par produit. Deux ans après, elle nous dit qu'elle va seulement nous donner la construction des prix par rayon". "Nous voulons savoir pourquoi la marge brute sur l'emmental a augmenté de 32%, de 50% sur la côte de porc ou encore de 100% sur le beurre, alors que nous n'avons pas de justification sur ces produits", regrette Olivier Andrault.