Des billets d'avion au poids ?

Un airbus A320.
Un airbus A320.
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Mounia Van de Casteele
Airbus propose des sièges pour obèses plus larges et donc plus coûteux.

C'est une suggestion qui pourrait peut-être signer la fin de la polémique récurrente des passagers en surpoids dans les avions. Airbus propose aux compagnies américaines d'équiper ses engins de sièges extra-larges pour obèses. "Des sièges qui rapporteraient plus", a déclaré jeudi une directrice de marketing de l'avionneur européen.

Le confort à tout prix

Airbus profite de ce que l'A320 est plus large que son concurrent, le 737 de Boeing, pour proposer cette nouvelle configuration. Il s'agirait d'installer deux sièges larges de 20 pouces (50,8 cm), contre 18 pouces (45,7 cm) habituellement, de chaque côté du couloir.

Siège obèse Airbus

Une innovation qui a surtout été pensée pour les personnes en surcharge pondérale, parfois obligées de réserver deux sièges côte à côte afin de  voyager. Mais "ces sièges ne conviennent pas seulement à des obèses", a souligné la directrice du marketing pour les intérieurs de cabine, Zuzana Hrnkova. "Les mamans avec enfants sont peut-être prêtes à payer un peu plus pour garder leur bébé sur les genoux, et l'offre peut aussi accommoder les grosses carures des joueurs de football américain", a-t-elle assuré.

Le prix du confort

Pour l'instant, aucun transporteur n'a encore signé, mais plusieurs compagnies nord-américaines seraient d'ores et déjà intéressées. Et si l'offre séduit les passagers, elle pourrait surtout s'avérer juteuse pour les compagnies. Le constructeur table en effet sur quelque 3 millions de dollars de revenus supplémentaires sur 15 ans. Pour cela, l'étude se base sur des billets vendus 20 dollars (16 euros) plus chers, et sur des avions équipés de plus d'un tiers de sièges extra-larges. C'est justement la part de la population des Etats-Unis qui est considérée comme obèse.

Cette proposition pourrait en outre s'avérer plus que profitable si l'on en croit une étude américaine sur l'évolution de l'obésité. La pathologie toucherait en effet 42% des Américains d'ici 2030. Ce serait 32 millions d'obèses supplémentaires par rapport à aujourd'hui, selon des chercheurs de l'université Duke de Caroline du Nord.